Réduction des GES de 37,5 % d’ici 2030: Candiac légifère pour y arriver

Décarboner des bâtiments, c’est diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre et réduire l’empreinte sur la quantité d’énergie consommée. Les villes peuvent légiférer. La Ville de Candiac pose des gestes en ce sens depuis 2024.

Le but derrière les actions? Atteindre la cible provinciale en matière d’environnement, soit une réduction des gaz à effets de serre de 37,5 % d’ici 2030, peut-on lire sur le site du gouvernement du Québec. Le maire de Candiac Normand Dyotte qualifie le projet «ambitieux».

Indice de perte de chaleur

Depuis 2024, Candiac exige des promoteurs de considérer l’indice de perte de chaleur de tout bâtiment résidentiel, soit l’intensité de la demande en énergie thermique. Il en résultera une bonne isolation de la structure et une utilisation minimale de la quantité d’énergie consommée.

«C’est une première au Québec, se réjouit Normand Dyotte. Ça fait son p’tit bonhomme de chemin à travers d’autres municipalités.»

Le gaz et le gaz naturel renouvelé sont interdits également dans les nouvelles constructions. La démarche auprès du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs s’est étendue sur une année.

«C’était nouveau. On n’avait pas la possibilité de le faire. Pourquoi empêcher un producteur de gaz de desservir une résidence?», soulève le maire.

Candiac encourage également les promoteurs à concevoir des résidences à partir de matériaux durables et récupérer l’eau potable. L’adoption de règlements dans les milieux industriel, commercial et institutionnel s’avère plus ardue puisqu’il s’agit d’établissements privés. L’interdiction de tout gaz comme source d’énergie est impensable.

«Le gaz, c’est important pour eux. C’est des coûts d’opération importants. L’électricité coûte plus cher. On ne peut pas faire le virage 100 % électrique», reconnait le maire.

Il ajoute que des entrepreneurs ont réalisé la transition vers l’électricité pour une partie de leurs installations. L’amélioration de l’efficacité énergétique via l’utilisation de matériaux durables est de plus souhaitée.

Équipements de loisirs

Sur le plan municipal, la Ville s’engage à décarboner ses équipements de loisirs dès 2026. Des études ciblent le Complexe sportif Candiac et le Complexe Roméo-V.-Patenaude. Leur transition énergétique permettra d’épargner «jusqu’à 219 tonnes de CO2 et réduire de 18 000 kilowatts d’électricité» par année.

La Ville entend produire l’électricité et préchauffer les systèmes des deux édifices par l’entremise de panneaux solaires. Le complexe sportif subira une transformation sur le plan énergétique. Des unités de type thermopompe seront installées sur la toiture et des sondes de détecteur de CO2 seront ajoutées à l’intérieur des unités des deux patinoires, entre autres.

Candiac mise sur l’obtention d’aides financières gouvernementales pour réaliser ces projets.

«Le retour sur l’investissement avec une subvention, c’est 5 ans. Après, c’est des économies pour le Complexe sportif de Candiac pouvant atteindre jusqu’à 41 000 $ par année. Sur 20 ans, c’est 620 000 $ que nous allons sauver et réduire jusqu’à 84 % des GES par rapport à 2018, notre année de référence.», soutient M. Dyotte.

L’atelier 25, le futur garage municipal du boulevard Marie-Victorin à Candiac, comptera parmi les bâtiments écologiques de la ville. Le garage en construction, à être certifié LEED, sera construit de bois d’œuvre québécois et doté d’un toit vert. Le réservoir des toilettes sera alimenté de l’eau de pluie. La préoccupation de Candiac pour l’environnement se transportera à l’ancien garage municipal. Au moment de sa démolition, les matériaux récupérés et recyclés éviteront les sites d’enfouissement, informe Normand Dyotte. L’ouverture du site est prévue en novembre.

À lire aussi:

Efficacité énergétique: ventilateur à l'intérieur et minuterie pour la piscine

Maisons écologiques: ça vaut le coup, sur le plan environnemental?