Retrouver son héros 40 ans plus tard

Depuis plus de 40 ans, Alain Vallée chérissait le souhait d’identifier le bon Samaritain qui l’a sorti in extrémis de son véhicule en flammes à la suite d’un accident de voiture à Châteauguay. Grâce au travail acharné de l’équipe de télévision Deuxième chance, il a pu remercier en personne Gaétan Bergevin de lui avoir sauvé la vie.
Le 16 août 1977, alors qu’il était âgé de 17 ans, Alain Vallée roulait en voiture sur le boulevard Saint-Jean-Baptiste à Châteauguay. Un véhicule qui arrivait en sens inverse a perdu le contrôle et a embouti le sien de plein fouet à la hauteur de l’ancien restaurant Le Rustik.
L’automobile d’Alain Vallée a rapidement pris feu. Ce dernier n’a aucun souvenir de l’événement, mais selon ce qu’on lui a raconté, un homme sur place l’a extirpé de son véhicule, bien que d’autres témoins lui déconseillaient de le faire en raison du danger que ça représentait.
Alain Vallée a été brûlé sur 38 % de son corps dans cet accident. «C’est une histoire de minutes, de secondes et ça s’arrêtait pour moi. Il a vraiment eu un instinct de sauveur», confie-t-il dans l’émission Deuxième chance, diffusée à Radio-Canada le 16 janvier.
Tenter sa chance
Celui qui est connu aujourd’hui comme étant le propriétaire du Spa Laberge à Châteauguay n’avait jamais pu remercier cette personne de lui avoir sauvé la vie, puisqu’il n’avait aucune idée de qui il s’agissait. L’an dernier, en écoutant la série documentaire Deuxième chance, dont le concept est de raconter l’histoire de gens qui souhaitent retrouver une personne ayant marqué leur vie, Alain Vallée a décidé de tenter sa chance en envoyant sa demande à la production. «J’ai entendu une histoire qui était similaire à la mienne. On dirait qu’avant, je n’étais pas prêt à retourner là-dedans, mais j’ai eu 60 ans et je me suis dit let’s go!», raconte-t-il en entrevue au Soleil de Châteauguay.
Un défi de recherche
L’équipe de Deuxième chance s’est intéressée à son histoire et a accepté de l’aider dans sa quête. Le défi qui attendait la productrice au contenu Manuelle Légaré était grand, car M. Vallée avait peu d’informations à lui fournir sur la personne recherchée. Il avait uniquement les copies de rapport de police de l’époque.
L’équipe a discuté avec la famille de M. Vallée pour explorer certaines pistes. «La sœur d’Alain nous avait parlé d’une annonce dans Le Soleil (de Châteauguay) à l’époque qui avait été publiée pour remercier le Samaritain», raconte Manuelle Légaré. Après avoir épluché les archives des semaines qui ont suivi l’accident, elle n’a rien trouvé, hormis une annonce dans Le Soleil publiée par une compagnie d’assurance qui n’existe plus aujourd’hui cherchant des témoins quelques semaines après l’accident.
La productrice au contenu a questionné bon nombre de commerçants situés près de l’ancien restaurant Rustik à Châteauguay, dans l’espoir de raviver certains souvenirs relatifs à cet événement. «J’ai parlé à plein de monde, des commerçants du boulevard Saint-Jean-Baptiste qui ont tenté de nous aider», explique-t-elle en entrevue. Mais retrouver des gens qui étaient présents en 1977 n’était pas chose facile.
Pourtant, la clé de l’énigme se trouvait sous les yeux d’Alain et la recherchiste depuis le début, dans une page cachée dans la mauvaise pile d’un des rapports de police. Le nom d’un certain Gaétan Bergevin y était mentionné. «On a fait un énorme détour de recherche et par miracle, le numéro de téléphone qui figurait dans le dossier était toujours bon 40 ans plus tard», relate Mme Légaré. Il s’agissait du numéro du père de Gaétan Bergevin, qui habite toujours à Mercier aujourd’hui.
Toute une surprise