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Rivière de la Tortue à Candiac: Le projet de sentier fait des mécontents

le mercredi 23 mai 2018
Modifié à 13 h 53 min le 23 mai 2018
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Perte d’intimité, peur du vandalisme et coûts élevés; le projet de sentier pédestre aux abords de la rivière de la Tortue à Candiac ne fait pas l’unanimité auprès des résidents dont le sentier longera leur terrain. Près d’une dizaine de citoyens ont exprimé au micro leurs inquiétudes lors de la séance du conseil municipal du 14 mai. La salle généralement vide était exceptionnellement remplie. Plusieurs d’entre eux ont soulevé des enjeux de sécurité. «J’ai déjà dû appeler la police à l’occasion parce que des jeunes faisaient des feux dans le parc derrière chez nous. Il n’y avait même pas de sentier encore! La surveillance policière semble déjà difficile dans les parcs aménagés à la hauteur de la rue. Maintenant, on veut aménager des sentiers derrière chez nous? On cherche le trouble un peu», a affirmé Daniel Lavoie. «J’ai l’impression que la sécurité sera très exigeante, a ajouté Denise Bergeron. J’ai des voisins qui se sont déjà fait voler des canots et des kayaks et il n’y a presque personne qui passe par là. Imaginez un sentier collé sur nos terrains! Vous devez assurer la sécurité des citoyens.» Le maire Normand Dyotte a indiqué qu’il prend en considération cet enjeu. Il est déjà en discussion avec la Régie intermunicipale de police Roussillon. Berges accessibles    Le promoteur qui a développé ce secteur résidentiel dans les années 80 a cédé à la Ville 10% de ses terrains, en l’occurrence ceux qui longent la rivière de la Tortue. Aucun projet n’a été mis de l’avant par les administrations précédentes pour valoriser ces parcelles de terre. «Il y a eu une évolution au cours des dernières années. On parle de plus en plus de protéger l’environnement et de rendre accessibles les berges, a mentionné M. Dyotte. Ça fait partie de notre plan stratégique. La rivière de la Tortue est un endroit magnifique, mais méconnu des citoyens.» Coûts En mars, le conseil a adopté un règlement d’emprunt de 1,7 M$ pour défrayer une partie des coûts du projet. Le reste sera assumé par une subvention de 1,9 M$ provenant du gouvernement du Québec et de la Communauté métropolitaine de Montréal. Les travaux comprennent l’aménagement du sentier, mais aussi la stabilisation des berges de la rivière de la Tortue. La plupart des citoyens sont d’ailleurs en faveur de ce point, considérant que la stabilisation est devenue une nécessité. Un résident a toutefois questionné le maire au sujet des coûts. «Les gens n’ont plus le temps de jouir des parcs comme avant, a soutenu François Fortier. Combien ce projet va nous revenir par tête d’utilisation? Est-ce qu’il n’y a pas un autre projet plus porteur pour la ville qui pourrait être utilisé par plus que quelques personnes qui vont trouver un sentier par hasard derrière chez nous?» Le maire a tenu à rappeler que, même si une estimation des coûts avait été faite pour obtenir une subvention et adopter un règlement d’emprunt, aucun plan du sentier n’avait encore été réalisé. «Aucun membre du conseil n’a encore vu de plan. La seule chose que nous savons, c’est où se trouve le terrain qui appartient à la Ville. On ne sait pas encore de quelle façon ce sera fait.» Sondage En 2012, la firme Léger avait sondé les Candiacois pour le compte de la Ville à propos de l’accessibilité des berges. À la question: Seriez-vous favorable ou défavorable à ce que la Ville de Candiac rende accessibles aux citoyens les berges du fleuve Saint-Laurent et de la rivière de la Tortue et d’y offrir des activités aquatiques? 89% des répondants s’étaient dits favorables. Dans les deux districts touchés, soit La Promenade et Saint-Laurent, les pourcentages étaient respectivement de 91% et de 78%. Séances d’information  La Ville de Candiac tiendra deux séances pour les résidents limitrophes à la rivière à l’hôtel de ville, les 5 et 6 juin. Ils sont sont invités à exprimer leurs inquiétudes à l’occasion de ces deux soirées. «Nous savons que vous avez des préoccupations et nous voulons les entendre. L’urbaniste fera ensuite plusieurs propositions en fonction de ce que vous nous aurez dit pendant les séances d’information. Je comprends vos préoccupations et c’est pour ça qu’on vous lance l’invitation», a-t-il indiqué.