Actualités

Saint-Rémi veut une ambulance sur son territoire

le mardi 04 août 2020
Modifié à 10 h 05 min le 04 août 2020
Par Marc-André Couillard

macouillard@coupdoeil.info

La Ville de Saint-Rémi aimerait que le délai d’intervention du service ambulancier soit plus rapide sur son territoire. Une ambulance est parfois stationnée à Saint-Rémi, dans l’attente d’un appel d’urgence, mais la mairesse Sylvie Gagnon-Breton aimerait qu’elle y soit postée en permanence. Collaboration spéciale - Journal Coup d'oeil Le conseil municipal de Saint-Rémi a adopté une résolution le 20 janvier 2020. Celle-ci précise qu’un espace est offert gratuitement à la Coopérative des techniciens ambulanciers de la Montérégie (CETAM), l’entreprise qui dessert Saint-Rémi, pour qu’elle stationne une ambulance dans sa caserne de pompiers. Cette résolution a été envoyée à la députée de Sanguinet, qui était alors ministre de la Santé, Danielle McCann. «Nous avons des centres pour personnes aînées et notre population augmente», plaide la mairesse. Il s’agit d’une énième tentative de Saint-Rémi d’obtenir une meilleure desserte ambulancière. En effet, dès juin 2014, le conseil a adopté une résolution à cet effet. Puis, en 2016, Saint-Rémi a appuyé une résolution de la municipalité voisine de Saint-Michel, qui demandait de diminuer le délai d’intervention de l’ambulance sur son territoire. Une rencontre a eu lieu entre la mairesse et l’équipe de la CETAM, le 24 février. «L’objectif était surtout de bien expliquer les rôles de tout un chacun dans l’attribution de véhicules ambulanciers dans un secteur donné, affirme Janie Gagnon, coordonnatrice des communications à la CETAM. La mairesse, maintenant bien informée, pourra faire les représentations nécessaires auprès du coordonnateur régional des services préhospitaliers d’urgence du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Centre.» Quant à la proposition de poster une ambulance à la caserne de Saint-Rémi, cette décision incombe au CISSS de la Montérégie-Centre, qui coordonne le service ambulancier en Montérégie, précise la porte-parole de la CETAM. Temps de réponse À Saint-Rémi, le temps de réponse moyen du service ambulancier est de 16 min 41 s pour un appel de priorité P0 (haut risque d’arrêt cardiorespiratoire) et de 18 min 48 s pour un appel de priorité P1 (risque immédiat de mortalité), selon Mme Gagnon de la CETAM. L’année dernière, Mme Gagnon-Breton a fait la tournée des différentes résidences pour personnes âgées pour avoir une idée du temps d’attente lorsqu’une ambulance est appelée. «La moyenne était d’environ 60 minutes, indique-t-elle. On trouve ça long. À l’automne 2019, le ministère de la Santé a ajouté des heures d’ambulance sur le territoire, ce qui a entraîné une baisse du temps de réponse, mais encore dernièrement, une personne s’est blessée à la hanche et elle a attendu trois heures.» «Toutes les demandes d’urgence vitale sont répondues en priorité par les ambulanciers, assure Martine Lesage, conseillère-cadre aux relations avec les médias au CISSS de la Montérégie-Centre. C’est l’état de santé de la personne au moment de l’appel qui détermine son niveau de priorité.» Mme Gagnon-Breton entend refaire une tournée des résidences pour aînées l’année prochaine, pour voir si les temps d’attente se sont améliorés. Répartition Saint-Rémi fait partie de la zone d’opération La Prairie de la CETAM. Ce secteur comprend les municipalités de La Prairie, Candiac, Sainte-Catherine, Delson, Saint-Constant, Saint-Philippe, Saint-Mathieu,  mais aussi Saint-Michel et Saint-Édouard. La caserne de la CETAM est située à Delson pour ce secteur. Lorsqu’elles sont dans l’attente d’un appel, les ambulances sont postées à des points chauds stratégiques, en fonction des statistiques d’appels. Saint-Rémi se situe à bonne distance de la MRC voisine du Roussillon, que la CETAM dessert aussi. La densité de population est plus importante dans cette MRC, ce qui explique le fait que les ambulances y sont stationnées plus souvent. «La position géographique de Saint-Rémi est assez problématique, mais la densité de population n’est pas là. Donc, même si on ajoutait une ambulance, ce ne serait pas à Saint-Rémi, explique Michael Lestage, porte-parole de la CETAM. Nous, on demande juste ça d’avoir une meilleure desserte et d’avoir des ambulances en plus. On réclame que le ministère de la Santé nous accorde les permis. Ce n’est pas une question de non-volonté de la CETAM. Nous sommes régis par le ministère.» Premiers répondants La Saint-Rémi n’offre pas le service de premiers répondants, comme c’est le cas dans plusieurs autres municipalités de la MRC des Jardins-de-Napierville, soit à Napierville, Sherrington, Saint-Bernard-de-Lacolle ou Sainte-Clotilde. Le rôle des premiers répondants est d’évaluer et de stabiliser le patient dans le but de prévenir une détérioration de sa condition, avant l’arrivée des paramédics, explique Francis Carrière, préventionniste-enquêteur à la prévention des incendies de la MRC des Jardins-de-Napierville.
«C’est le gouvernement qui doit assurer ce service aux citoyens.» -Sylvie Gagnon-Breton, mairesse de Saint-Rémi
Malgré certains temps de réponse jugés aberrants par la mairesse, Saint-Rémi n’entend pas offrir le service de premiers répondants, estimant qu’une couverture adéquate par le service ambulancier est une responsabilité qui incombe au gouvernement du Québec. «Les municipalités qui offrent le service de premiers répondants ont un service d’incendie en caserne, dit Mme Gagnon-Breton. Même si on l’offrait, nos pompiers ne seraient pas plus vite parce qu’ils ne sont pas en caserne. Le principe, c’est qu’il devrait y avoir une ambulance ici. C’est une responsabilité du gouvernement provincial.» Statistiques Entre le 1er avril 2018 et le 31 mars 2019, il y a eu 950 affectations ambulancières à Saint-Rémi. Parmi celles-ci, 58 étaient des priorités P0 (haut risque d’arrêt cardiorespiratoire) et 371 étaient des priorités P1 (risque immédiat de mortalité), selon le CISSS de la Montérégie-Centre. Dans tous ces cas, si Saint-Rémi avait eu un service de premiers répondants, il serait intervenu pour stabiliser l’état de ces patients.