Sainte-Catherine : les travailleurs de Terrapure en lock-out
Les membres du Syndicat des travailleurs du plomb de Ville Sainte-Catherine-CSN ont manifesté devant l’entrée de l’entreprise Terrapure BR LP, dans la matinée du 12 mars, après avoir été placés en lock-out par leur employeur, la veille.
En négociation depuis le 21 septembre dernier, les membres dénoncent que la compagnie «a choisi la manière forte pour imposer ses demandes».
En entrevue avec Le Reflet, le président du ST plomb de Ville Sainte-Catherine-CSN confirme que les 150 travailleurs sont frustrés de la situation et se sentent négligés par l’employeur, spécialisé dans le recyclage de batteries et de plastique.
«Ils essaient de nous enlever les acquis qu’on a travaillé à obtenir depuis 40 ans, fait valoir Steve Nault. On parle des horaires, de la main-d’œuvre et de l’attribution du temps supplémentaire.»
Une centaine d’employés ont manifesté devant l’usine de Terrapure, à Sainte-Catherine, le matin du 12 mars. (Photo: Le Reflet – Erick Rivest)
M. Nault estime que les membres étaient ouverts à négocier, mais ne sentaient pas d’ouverture de la partie patronale. Étant donné que les employés ne peuvent pas intégrer leur lieu de travail en raison du lock-out, l’usine fonctionne à moindre capacité avec les superviseurs et les directeurs.
«Ce n'est malheureusement pas la première fois que notre entreprise nous témoigne du mépris. Avec plus de 400 griefs actifs à l'heure actuelle, Terrapure ne respecte pas notre convention collective et ne nous respecte pas comme travailleurs. On a le sentiment qu'il souhaite casser notre syndicat, mais ça n'arrivera pas. Nos recommandations sont adoptées à 100 %», soutient-il.
Les membres se sont rassemblés devant l'usine à Sainte-Catherine. (Photo: Le Reflet - Erick Rivest)
Malgré un mandat de grève adopté en décembre, les travailleurs s'étaient retenus de l'exercer afin de donner la chance à la négociation, plaide-t-il. Devant l’impasse, ils n’ont pas eu le choix de voter en faveur d’un mandat de grève générale illimitée, le 11 mars.
«C'est l'ensemble de la région qui va se mobiliser pour appuyer ces travailleurs qui méritent beaucoup mieux. Ils évoluent dans des conditions extrêmement difficiles, souvent au péril de leur santé, puis c'est comme ça que l'entreprise leur témoigne de sa reconnaissance. C'est dégoutant. Terrapure doit saisir que c'est l'ensemble de la CSN qui sera au côté de ses travailleurs prêts à tenir la minute de plus pour obtenir justice», conclut pour sa part la présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, Annette Herbeuval.
Invitée à commenter le conflit de travail, Terrapure a envoyé par courriel une citation de Denis Beaulieu, directeur général de l'usine à Sainte-Catherine.
«Par respect pour le processus de négociation, Terrapure ne souhaite pas commenter la situation actuelle, indique-t-il. Nous nous efforçons de travailler avec le syndicat pour atteindre notre objectif commun : parvenir à un accord mutuellement avantageux le plus rapidement possible.»
Les travailleurs sont mécontents de perdre leurs acquis. (Photo: Le Reflet - Erick Rivest)