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Sécheresse: des arbres victimes d’embolie

Il y a 3 heures
Modifié à 15 h 52 min le 13 août 2025
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

(Photo - Association forestière du sud du Québec)

L'absence de pluie qui est observée depuis plusieurs jours dans le sud du Québec a des effets importants sur la flore, au point où certains arbres peuvent être victimes d'une réaction que l'on appelle «l'effet d'embolie».

Un peu comme l’embolie pulmonaire qui se produit chez l’être humain, avec la formation d’une bulle dans le système sanguin, chez les arbres, c’est la même chose. Lorsqu’une bulle se forme dans un vaisseau, elle empêche celui-ci de fonctionner, explique l’Association forestière du sud du Québec dans un communiqué. 

(Photo Association forestière du sud du Québec)

En temps normal, l’eau est absorbée par les racines et transportée dans les vaisseaux par un phénomène de succion : la transpiration et l’évaporation de l’eau à la surface des feuilles. Mais plus il fait chaud, plus l’eau s’évapore rapidement et plus la force de succion augmente. Puis, lorsque l’eau se raréfie dans le sol, une grande force de succion attire des bulles d’air dans les vaisseaux causant l’embolie, explique-t-on. 

«Les vaisseaux obstrués ne peuvent plus alimenter leur section en eau causant la mort de quelques feuilles, d’une branche, voire celle de l’arbre. On estime qu’un conifère est condamné si 50 à 60 % de ses vaisseaux sont bloqués. S’il y en a moins, l’arbre peut normalement recréer des vaisseaux et survivre. »

Toutefois, les arbres peuvent se protéger de l’embolie en fermant leurs stomates, soit les trous laissant l’eau sortir à la surface des feuilles. En contrepartie, ils ne sont plus capables de se nourrir. Leur capacité de survie dépend alors de la durée de la sécheresse et de leur réserve en nourriture. 

Les feuillus gardent leurs stomates ouverts plus longtemps que les conifères en cas de sécheresse et sont plus à risque d’embolie. Les feuillus les plus tolérants à la sécheresse sont les caryers, le cerisier tardif, les chênes rouge, à gros fruits et bicolore, l’érable argenté et le micocoulier occidental. 

Danger d'incendies

Par ailleurs, il est fortement déconseillé de faire des feux à ciel ouvert dans les conditions actuelles. Selon la Société de protection contre les feux de forêt, la SOPFEU, toute la région de la Montérégie se trouve en zone de danger «extrême» d'incendie.

Certaines zones n’ont vu que 2,4 mm de pluie en plus de 3 semaines. Conséquences, des rivières basses, du gazon jauni et un risque de feu accru.