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Sept décennies d’amour

le dimanche 25 juin 2023
Modifié à
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Roger Jarry et Claire Dubuc sont unis par les liens sacrés du mariage, pour le meilleur et pour le pire depuis maintenant 70 ans. Amoureux et souriant, Roger s’accroche aux meilleurs souvenirs. (Photo Journal Saint-François - Denis Germain)

Le 24 juin, entourés de leurs deux fils, de leurs quatre petits-enfants et de leur arrière-petite-fille de 2 ans, Claire Dubuc et Roger Jarry célébreront leurs noces de platine. Soixante-dix ans de mariage.

« Nous nous sommes mariés à Beauharnois. Claire est née ici, sur le Chemin de la Beauce, elle y a été baptisée, elle a fait sa première communion ici, elle a été confirmée et nous nous sommes mariés en 1953, le 24 juin », raconte fièrement Roger Jarry, 92 ans, fier comme un paon, droit comme un chêne.

Le nonagénaire est en pleine santé. Il joue au golf une fois par semaine l’été et abat les quilles deux fois par semaine lorsque l’hiver arrive. « Je me trouve bien en forme, c’est un cadeau du ciel. Je ne souffre de rien, ni d’arthrose, ni de diabète, de pression, rien, je vais très bien », claironne celui qui aura 93 ans le 6 décembre. Il se souvient de chaque date importante ayant marqué son parcours et celui de l’amour de sa vie.

Frappée de démence

Or, si Roger Jarry raconte avec force détails cette vie parsemée de bonheur, il en va tout autrement de Claire Dubuc qui souffre de la maladie d’Alzheimer depuis quelques années. « Ça a fait 10 ans en novembre qu’elle a été frappée par la démence. Je m’en suis occupé seul pendant six ans. Puis dans les dernières années, j’ai eu de l’aide, une préposée à la maison, de l’équipement pour aider et adapter la maison, mais maintenant, j’ai été obligé de l’amener ici », dit-il, assis au Centre d’hébergement Cécile-Godin.

« Ils en prennent soin, c’est extraordinaire. Ils la traitent comme un bébé, les préposées sont attentionnées, les gens des loisirs sont formidables et on mange bien », précise celui qui voit quand même son amour chaque jour que la vie lui offre. « C’est encore difficile de la laisser, chaque jour, à partir de 16 h je suis ici, avec elle. Je soupe, je reste jusqu’au coucher, je lui donne son bec et je retourne à la maison », narre celui qui revient le lendemain pour revoir à nouveau la femme de sa vie qui aura 90 ans le 30 août.

Tout est en ordre

Roger Jarry, qui est revenu à Beauharnois il y a une dizaine d’années après avoir possédé un commerce dans le domaine de l’alimentation à Montréal une grande partie de sa vie, demeure seul dans sa maison. « Tout est en ordre, je vais bientôt pouvoir profiter de ma piscine, je m’occupe », poursuit celui qui demeure à trois minutes de voiture du Centre d’hébergement.

Il trouve important de se tenir occupé. Après tout, il a cessé de travailler à 82 ans. « J’ai décidé d’arrêter, je voulais prendre soin de nous », conclut-il en regardant sa douce dans les yeux, complice et amoureux. Il la tient par les épaules pour lui faire sentir sa présence, lui dire qu’il est là, pour elle, depuis plus de 70 ans.