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Son handicap devient une motivation professionnelle

le jeudi 17 janvier 2019
Modifié à 14 h 36 min le 17 janvier 2019
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Maxime Robert a été amputé d’une partie de la jambe droite et du pied gauche à sa naissance et a subi plusieurs opérations pendant les trois premiers mois de sa vie. Il est aujourd’hui neuroscientifique dans le domaine pédiatrique, spécialisé en réadaptation. Il sert la science grâce à son handicap. Ce que le Laprairien a vécu l’a beaucoup motivé en ce qui a trait à son choix de carrière. Il a complété un baccalauréat et une maîtrise en kinanthropologie à l’Université du Québec à Montréal, un doctorat en science de l’éducation physique à l’Université McGill et termine présentement deux postdoctorats en neurologie aux universités Cornell et Columbia à New York. «C’est certain que mes recherches sont teintées de mes expériences et du fait que je veux faire avancer la science en matière de réadaptation, confie l’homme de 31 ans. À long terme, ma condition fait une différence parce que je test moi-même des choses. Certains chercheurs me consultent parfois.» Il ne connaît pas la cause exacte de son amputation, mis à part qu’il s’agit d’un trouble vasculaire. Son objectif est de comprendre comment le cerveau se développe chez les enfants qui ont des problèmes physiques neurologiques. Dans le cadre de ses études et de ses recherches, il s’intéresse entre autres à l’apprentissage moteur chez les enfants avec une paralysie cérébrale, l’activité physique chez les enfants atteints d’une maladie neuromusculaire et l’impact des jeux vidéo comme les consoles de jeux actifs.
«J’agis souvent comme un scientifique et comme un patient en même temps.» -Maxime Robert
Donner au suivant Sa famille a rapidement été approchée par l’Association des amputés de guerre après ses opérations. «Nous avons eu beaucoup de soutien, autant psychologique que financier, pour les prothèses, par exemple», dit Maxime Robert. Il affirme avoir changé de prothèse une quinzaine de fois durant son enfance. «C’est incroyable de voir l’évolution. Le confort des prothèses d’aujourd’hui n’est même pas comparable et ça continue de s’améliorer», laisse savoir M. Robert. Dès l’âge de 15 ans, il est devenu conseiller pour l’association afin d’accompagner d’autres jeunes vivant avec des membres amputés. «Je les aide surtout en partageant mon expérience et en répondant aux questions que je me suis moi-même posées, comme de savoir si on peut se faire une copine ou à propos de l’intimidation qui peut être vécue», décrit-il. Il est considéré comme un doyen des Vainqueurs, programme pour enfants amputés de l’Association des amputés de guerre. Le Laprairien confie que de nos jours, les gens sont beaucoup plus ouverts d’esprit et qu’ils démontrent une sensibilité envers ceux qui ont un handicap. À l’âge de 20 ans, M. Robert a commencé à donner des conférences dans les écoles primaires, lors desquelles il aborde notamment les innovations en matière de membres artificiels. Il est toujours resté impliqué afin de redonner ce qu’il a reçu de l’Association des amputés de guerre. Pour le 100e anniversaire de l’organisme, il a été invité à livrer un témoignage. «L’association m’a donné la force, le courage et la motivation pour m’aider à atteindre mes objectifs, tant personnels que professionnels», a-t-il dit lors de son élocution, en décembre. M. Robert a toujours été sportif malgré son handicap. «Je me suis rendu assez loin en natation et je faisais partie de l’équipe paralympique nationale, mais j’ai décidé de garder ça récréatif pour me concentrer sur ma carrière», explique-t-il. Il ajoute que les enfants qui ont subi une amputation bougent autant, sinon plus, que n’importe quel jeune. «Les Amputés de guerre donnent beaucoup d’outils et de soutien pour ne pas que le handicap nous arrête», dit M. Robert.

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