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Environnement

Un complexe de compostage au lieu de la biométhanisation

le mardi 26 avril 2022
Modifié à 14 h 22 min le 26 avril 2022
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

La RIVMO s’inspire pour son projet de deux exemples d’installations de compostage qui opèrent selon la technologie des andains retournés dont celle de la Ville de Rimouski, en opération depuis 2013. (Photo saint-fabien.ca)

Devant les coûts trop élevés du projet d’usine de biométhanisation mis de l’avant en 2016, la Régie intermunicipale de valorisation des matières organiques (RIVMO) de Beauharnois-Salaberry et de Roussillon a décidé d’opter pour un projet de complexe de compostage pour accueillir 40 000 tonnes de matières organiques produites dans ces deux territoires.

La Régie (RIVMO) regroupe 18 municipalités des MRC de Beauharnois-Salaberry et du Roussillon, ce qui représente un bassin de 225 000 citoyens.

Depuis 2019, les matières organiques récupérées dans ces deux territoires via le bac brun sont acheminées vers le site de compostage de la compagnie Mironor à Lachute.

Les élus de la Régie avaient d’abord misé sur la technologie de biométhanisation pour traiter ces déchets organiques, dans le but d’en récupérer le gaz méthane et profiter de son énergie combustible.

Toutefois, l’appel d’offres lancé pour ce projet a résulté en des soumissions dont la plus basse s’établissait à 140 M$, soit presque le doubles des budgets prévus.

Depuis trois ans, la Régie travaille sur un avant-projet de plateforme de compostage, explique la directrice générale intérimaire, Linda Phaneuf. Celle-ci serait aménagée sur l’ancien site d’enfouissement des déchets de Salaberry-de-Valleyfield, ce qui pourrait du même coup donner une seconde vie à ce site.

La proximité de cette installation permettrait de diminuer la quantité de GES présentement générés par le transport de la matière, en plus de fournir un compost de qualité aux municipalités et exploitations agricoles de la région, estime-t-on.

Projet par étapes

Toutefois, il demeure encore plusieurs étapes à franchir avant la concrétisation du projet, qui nécessitera des coûts estimés à plus de 20 M$.

La Régie vient de lancer un appel d’offres public le 19 avril afin d’octroyer un mandat pour des services professionnels spécialisés en ingénierie pour l’implantation du complexe à Salaberry-de-Valleyfield.

Si le contrat est octroyé comme prévu en juin, le plus bas soumissionnaire aura jusqu’à la fin de 2022 pour finaliser ces plans. Le projet sera par la suite soumis pour approbation au ministère québécois de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

À partir de là, impossible d’entrevoir précisément les délais menant à un feu vert, note Mme Phaneuf.

Malgré tout, la population est encouragée à participer activement aux différentes collectes de matières résiduelles et organiques. 

L’an dernier, les efforts des citoyens ont permis de détourner de l’enfouissement plus de 7500 tonnes de matières organiques dans Beauharnois-Salaberry et de les transformer en compost. Une activité de distribution de compost est d’ailleurs prévue le 7 mai prochain dans les différentes municipalités de la MRC.

Dans la MRC de Roussillon, le bac brun a fait son entrée dans la vie des citoyens en 2019. À la première année, on a collecté 18 500 tonnes de matières organiques, permettant de détourner de l’enfouissement 1458 camions d’ordures, soit 31% des déchets.