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Un joueur de hockey de La Prairie fait sa place en France

le mardi 17 janvier 2017
Modifié à 0 h 00 min le 17 janvier 2017

Vikhael To-Landry ne croyait pas qu’il resterait aussi longtemps en Europe lorsqu’il a reçu une offre pour jouer au hockey en France il y a sept ans. Le joueur natif de La Prairie a fait sa place au sein de l’équipe des Lions de Lyon, qui est devenue au fil des saisons «sa deuxième maison».

Le jeune homme a évolué pendant deux ans, de 2004 à 2006, avec les Riverains midget AAA du Collège Charles-Lemoyne avant de se joindre aux Maroons de Lachine dans la Ligue de hockey junior AAA du Québec. Il a joué avec eux pendant quatre ans. Le jeune homme devait commencer des études en marketing à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) lorsque des équipes de hockey européennes l’ont approché.

«Le hockey était devenu un peu secondaire pour moi, mais ces études ne m’enchantaient pas plus, a expliqué l’athlète âgé de 27 ans en entrevue téléphonique au Reflet depuis Lyon. J’ai décidé d’aller en France et j’ai connu une bonne première année. J’ai monté les échelons.»

Après avoir joué quelques années dans des divisions secondaires, l’attaquant a fait le saut dans la Saxoprint Ligue Magnus en 2014, le plus haut niveau de hockey en France et l’équivalent français de la Ligue nationale de hockey. Le circuit Magnus compte 12 équipes et un calendrier de 44 matchs en saison régulière.

En 2016, les Lions de Lyon ont terminé au dernier rang et devaient être relégués en division inférieure. L’équipe a finalement conservé sa place, puisqu’une autre formation mieux classée qu’elle ne pouvait rester dans la ligue pour des raisons financières. L’entraîneur-chef a été limogé et seuls quatre joueurs de cette édition, dont Vikhael To-Landry ont été gardés en 2016-2017.

«Nous avons une excellente saison cette année. C’est au-dessus de nos attentes», soutient le joueur.

L’équipe se trouve actuellement au 3e rang au classement général.

Cette année, il n’y a que deux Canadiens au sein de l’équipe, l’autre étant l’Ontarien Scott Fleming, une situation plutôt rare, d’après le Laprairien qui en côtoie généralement sept ou huit.

«Les entraîneurs français aiment les Canadiens, car pour eux, le Canada est le pays du hockey, explique-t-il. Notre nouvel entraîneur est slovène. Il préfère les équipes plus diversifiées.»

Un style de jeu plus ouvert

Après 27 parties, l’attaquant a récolté 18 points. Il estime que le style de jeu européen lui convient mieux que celui pratiqué en Amérique du Nord.

«Les dimensions olympiques de la patinoire font en sorte que le jeu est plus ouvert et plus rapide, moins physique et robuste. C’est complètement différent», assure-t-il.

La saison régulière prendra fin le 24 février. Les séries éliminatoires débuteront par la suite. En avril, Vikhael To-Landry reviendra à La Prairie où il passera quelques mois auprès de sa famille. En sept ans, cette dernière est allée le visiter trois fois, dont le 30 décembre à la Winter Game.

En action devant 26 000 spectateurs

Moins populaire en France qu’au Québec, le hockey doit se battre contre d’autres sports, surtout le soccer, pour obtenir de la visibilité. À Lyon, le défi est encore plus grand, puisque l’Olympique lyonnais, un des clubs de soccer les plus prestigieux en Europe, fait la fierté de la ville.

Les Lions de Lyon ont toutefois connu leur heure de gloire récemment, alors qu’ils ont participé à la 2e Winter Game de l’histoire de la Saxoprint Ligue Magnus, le 30 décembre, au Parc OL, le stade de l’Olympique lyonnais. Même si les Lions se sont inclinés face aux Brûleurs de loups de Grenoble, Vikhael To-Landry n’oubliera pas cette expérience de sitôt.

«L’ambiance était spéciale, il y avait plus de 25 000 spectateurs. Je n’ai jamais joué devant autant de gens. La glace était belle», raconte l’athlète natif de La Prairie.

«Le Parc OL a été inauguré en 2016. Nous avons pu profiter des superbes installations des joueurs de soccer. Nous avons été traités aux petits oignons», poursuit-il.

Grâce à un partenariat avec l’Olympique lyonnais, les Lions ont pu profiter de l’énorme bassin de partisans de l’équipe de soccer pour attirer plus de spectateurs à la Winter Game.

«Les médias ont commencé à s’intéresser à l’évènement environ deux semaines avant, indique-t-il. Ç’a permis de faire découvrir le hockey à beaucoup de Lyonnais.»

La patinoire Charlemagne, où évoluent les Lions en saison régulière, est l’aréna ayant la plus grande capacité d’accueil de la Saxoprint Ligue Magnus avec 4000 places. L’équipe attire généralement plus de 3000 personnes, d’après l’athlète de 27 ans.

«Il y a des équipes qui sont plus populaires dans la ligue, mais elles sont situées dans de petites villes qui ont de petits arénas», explique-t-il.