Culture

Un Laprairien cosigne l’histoire de l’île Sainte-Hélène

le vendredi 26 février 2016
Modifié à 0 h 00 min le 26 février 2016
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Peu de personnes se doutent qu’à peine vingt-cinq ans avant la tenue de l’Expo 67, l’île Sainte-Hélène a servi de camp d’internement pour des prisonniers lors de la Deuxième Guerre mondiale. C’est un des faits qu’on retrouve dans "L’île Sainte-Hélène avant l’Expo 67", le nouveau livre de l’historien Sylvain Daignault qu’il a cosigné avec Paul-Yvon Charlebois.

«Notre livre retrace l’histoire d’un lieu qui n’existe plus, car avant 1962, à l’endroit où se dresse aujourd’hui l’île Sainte-Hélène, il y avait trois îles. On retrouvait l’île aux Fraises, l’île Ronde et l’île Sainte-Hélène. Elles ont été réunies pour n’en former qu’une lors des travaux d’aménagement pour l’exposition universelle de 1967», raconte le résident de La Prairie qui ajoute que la préparation du livre a nécessité six ans de recherche et deux ans de rédaction.

«Nous avons eu la chance de trouver une banque de photos des années 1920, poursuit l’auteur. Nous avons réalisé que l’île comprenait plusieurs constructions et que les activités ne manquaient pas. Il y avait un manoir, une bergerie, des entrepôts, etc. Tout cela n’existe plus aujourd’hui.»

M. Daignault aborde également l’exploitation de l’île au 18e siècle par Charles William Grant qui la vendra au gouvernement britannique en 1818.

«On a découvert qu’il possédait des installations pour confectionner de la crème glacée. C’était un luxe impossible à cette époque. La vie sociale sur l’île sous les Grant était très prisée. De riches familles montréalaises comme les McGill et les Molson s’y rendaient souvent pour fêter et parler affaire», relate l’historien.

Chronologie

Les auteurs ne se sont pas attardés sur un fait particulier de l’île, préférant présenter son histoire en remontant le fil du temps. L’ouvrage, qui comprend quelque 90 photos et cartes, retrace ainsi l’histoire de ces lieux à partir de Champlain qui a nommé l’île en l’honneur de sa femme Hélène Boullé.

Au fil des ans, l’île a changé plusieurs fois de propriétaires, l’avant-dernier étant Longueuil avant que Montréal en prenne possession à la fin du 19e siècle.

Autres projets

À peine l’ouvrage sorti des presses, MM. Daignault et Charlebois planchent déjà sur deux projets de rédaction. Un livre de photos couvrant la période de 1860 à 1960 de la municipalité de Châteauguay est en préparation.

«La seconde publication est une biographie consacrée à un grand brasseur de bière qui en son temps fut tout aussi célèbre que John Molson, mais que l’histoire a oublié», mentionne l’écrivain qui garde pour l’instant secret le nom de ce personnage.

À propos des auteurs

Bachelier ès arts en histoire de l’Université de Montréal, Sylvain Daignault est l’auteur de plusieurs ouvrages dont:

Histoire de la bière au Québec, 2006

John Molson: sa vie, son œuvre, 2007

Montcalm: le bouc émissaire, 2009

Châteauguay et la guerre de 1812, 2012,

Complots: tout a commencé avec John F. Kennedy, 2013

Auteur de plusieurs articles pour le compte de la Société généalogique canadienne-française, Paul-Yvon Charlebois, ancien membre des forces armées canadiennes de réserve, est chercheur-conseil au musée McCord – Stewart de Montréal de même que pour plusieurs sociétés patrimoniales et historiques.