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Un parc hivernal dans sa cour

le mardi 19 mars 2019
Modifié à 11 h 20 min le 19 mars 2019
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Une patinoire, une glissade semblable à une piste de bobsleigh, un igloo avec électricité, des bars en glace; voilà ce qu’on retrouve dans la cour arrière d’Alain Levaque, dans l’arrondissement de Greenfield Park. Le père de famille passe plus de 100 heures chaque hiver pour créer et entretenir ses installations. Sa récompense? Voir ses cinq enfants s’amuser au grand air! Tout a commencé en 2013 par une pente à glisser qui zigzaguait d’un bout à l’autre de la cour. Puis, au fil des ans, M. Levaque a fait de sa cour arrière un parc hivernal faisant l’envie de tous les enfants du quartier. «C’est beaucoup de travail parce que ça prend beaucoup de matière; de la neige, de la neige, de la neige… Je pellette littéralement tout le derrière et le devant de la cour pour faire un amoncellement de neige, explique-t-il. Le tout débute vers la mi-novembre, où j’installe les bandes de la patinoire. J’ai une structure en bois pour le départ de la glissade. Quand le froid s’y met et que la neige tombe, je me mets à sculpter tout ça à la pelle.» Avec ces aménagements, l’homme de 50 ans souhaite inciter ses jumeaux de 6 ans et leurs frères et sœurs de 9, 11 et 13 ans à jouer dehors plutôt que de rester encabanés. «On vit à une époque où les enfants jouent de moins en moins dehors; ils sont captivés par les écrans, note-t-il. Le parc hivernal leur donne un incitatif pour profiter des plaisirs de l’hiver et s’amuser entre amis.» Il assure qu’aucun accident n’a eu lieu; les installations sont les plus sécuritaires possibles. La glissade, qui fait un parcours en forme de huit et qui crée des sensations fortes, est construite de manière que personne ne se blesse. «Je calcule les angles des courbes en faisant un rayon à l’aide d’un morceau de bois», explique M. Levaque. Esclave de la température Bien entendu, les fluctuations de température représentent l’ennemi principal du père de famille. «Ça peut être douloureux par moment; j’investis de 15 à 20 heures là-dedans et les enfants s’amusent quatre heures de temps, puis le lendemain, il fait doux et il pleut, donc c’est à recommencer.» L’hiver qui prend fin en était d’ailleurs un difficile à ce chapitre. «Ça m’a vraiment donné des maux de tête, admet Alain Levaque. Aussitôt qu’il y a un redoux et qu’il pleut, les murs se mettent à fondre, la patinoire ramolli, les angles de la glissade changent… J’espère toujours qu’il va neiger ensuite.» Papa passionné Ces heures passées à glisser et à patiner resteront gravées dans la mémoire de ses enfants, et Alain Levaque en est bien conscient. «Ce n’est pas ce que tu fais pour tes enfants, mais ce que tu fais avec eux, affirme-t-il. Le temps passé en famille à jouer dehors, ce sont ces souvenirs qui sont enrichissants, qui restent pour la vie.» Il retire également du plaisir à entretenir ses installations. Lorsque les enfants sont couchés, il enfile son habit de neige, met ses écouteurs et sort pelleter et arroser. Un moment qu’il qualifie de «thérapeutique». Pour son entourage Ce n’est pas tout le monde qui a accès aux installations de M. Levaque; il construit le tout pour son entourage. Chaque année, ses enfants ont de nouvelles demandes, des idées pour améliorer le parc. L’année dernière, ils lui avaient demandé un igloo. «J’ai ramassé des palettes de bois, fait une structure en bois sur laquelle j’ai mis de la neige, relate-t-il. Ensuite, j’ai mis de l’électricité à l’intérieur et je leur ai fait une cachette secrète.» Cette année, les enfants lui ont proposé d’ajouter un genre de remonte-pente pour avoir accès plus rapidement à l’entrée de la glissade. Le papa ne promet rien, mais il verra assurément ce qu’il peut faire l’hiver prochain, lui qui aime créer. «Je suis habile avec mes mains, donc, je fais un petit peu de n’importe quoi», révèle le chiropraticien de profession. Fête hivernale privée Chaque année, Alain Levaque organise une fête hivernale privée qu’il a baptisée Igloofest. Famille, amis et quelques voisins sont invités à y prendre part. Cette année, la fête a dû être reportée à trois reprises en raison de la température, avant de finalement avoir lieu le vendredi avant la semaine de relâche scolaire. «C’était un peu le coup d’envoi de la relâche, dit-il. On était 115 personnes dans la cour; il y avait un feu, les gens patinaient, jouaient au hockey, glissaient, mangeaient à l’extérieur. C’est littéralement un barbecue d’été que je fais l’hiver de manière à pouvoir profiter des plaisirs que l’hiver peut nous apporter. Bien habillé, tout le monde s’amuse.» «Ma conjointe me donne un coup de pouce pour servir la nourriture, faire cuire la pizza, faire de la tire-éponge maison, de la tire sur la neige… C’est vraiment une grosse fête! M. Levaque ajoute à tout ça différentes décorations, comme des lumières un peu partout dans la cour. Il récupère également les sapins de Noël laissés sur le bord de la route afin de les planter et de les décorer. Tout y est pour offrir un «paysage féerique» et une «ambiance festive».