Culture

Un recueil de nouvelles noires pour sensibiliser à la maladie mentale

le jeudi 18 juin 2020
Modifié à 15 h 57 min le 16 juin 2020
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Ceci n’est pas un divulgâcheur: tous les personnages principaux des nouvelles du Recueil noir meurent à la fin de leur histoire. L’auteur Olivier Versailles emprunte cette voie sombre pour discuter sans tabou de la maladie mentale et de ses ravages. L’étudiant en éducation spécialisée au Centre d’études collégiales de Saint-Constant racontent 10 histoires dans lesquelles les personnages principaux vivent de près ou de loin la dépression. On assiste à leur dégradation émotionnelle au fil du récit, et ce, «afin d’exposer jusqu’où les problèmes de santé mentale peuvent nous amener», souligne le résident de Sherrington qui a lui-même vécu des épisodes dépressifs. «Je veux détruire les tabous dans la société, explique celui qui dit s’être inspiré du style de l’auteur Edgar Allan Poe. Il y a des passages parfois fantastiques qui relèvent de son genre. La Mort, par exemple, va visiter certains personnages.»
«On ne saigne pas quand on est atteint de la maladie mentale, mais ça fait aussi mal.»-Olivier Versailles, auteur
Le capitalisme et les changements climatiques sont quelques-uns de ses moteurs créatifs, précise le jeune homme de 20 ans. Celui-ci s’est tourné vers l’écriture il y a trois ans pour sa dissiper sa peine à cette époque. «Ça m’a permis de m’accrocher à la vie, alors que je souffrais de dépression et d’anxiété», confie-t-il. Olivier Versailles convient que sa nouvelle proposition littéraire va loin, mais il estime qu’elle est nécessaire «pour faire réfléchir sur la réalité de ce que les personnes atteintes de troubles mentaux vivent». «La maladie est sérieuse au point de vouloir s’enlever la vie. Oui, j’ai emprunté une voie triste, mais c’est pour exposer le sérieux de la chose», fait-il valoir. Fondations Pour ajouter sa contribution au débat, l’auteur verse 10% des ventes de son livre, disponible sur son site Web, à des fondations, dont celle pour la prévention du suicide. D’autres sont de nature environnementaliste, puisqu’il prend aussi très à cœur cette cause, précise-t-il. Dans ce sens, son livre est fabriqué à 100% de papier recyclé. «Je veux que ce livre serve aussi à quelque chose dans la société, pas juste à moi, explique-t-il. L’écrire m’a beaucoup aidé. Je souhaite que les lecteurs qui vivent des moments moins roses sachent que c’est possible de s’en sortir.»