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Un « régime de genre » sévit en politique municipale, déplore une étude

le lundi 21 septembre 2020
Modifié à 17 h 09 min le 17 septembre 2020
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

Une étude dévoilée le 15 septembre par des chercheuses de l’UQAM démontre que les politiciennes municipales sont représentées différemment de leurs collègues masculins et sont moins présentes qu’eux dans les médias traditionnels. Un état de fait que la Table de concertation des groupes de femmes de la Montérégie (TCGFM) souhaite changer. L’étude Les représentations médiatiques des femmes aux élections municipales: quels enjeux, quelles incidences pour les candidates?, deuxième phase de la recherche Les représentations médiatiques des femmes en politique municipale complétée en 2018, se penchait sur l’expérience des candidates aux élections municipales de 2017 concernant leurs représentations dans les médias traditionnels. Une couverture inégale Si les candidates sont d’avis que le rôle premier des médias traditionnels doit être de transmettre l’information à la population de la manière la plus impartiale possible, plusieurs remarquent que cette neutralité n’est pas toujours vécue dans la réalité. Selon elles, certaines nouvelles semblent par moment sensationnalistes et même parfois erronées.

«Trop souvent, les politiciennes occupent une position secondaire dans l’espace publique et médiatique et les enjeux qu’elles portent sont laissés pour compte.» – Linda Crevier, directrice de la TCGFM
Les candidates notent également des différences marquées dans leur traitement médiatique par rapport à celui réservé à leurs homologues masculins, soulignant une attention trop importante apportée à leur apparence physique ainsi qu’une tendance à rapporter plus souvent leurs réactions associées à l’émotivité. L’expérience vécue par les candidates diffère par ailleurs grandement selon qu’elles se trouvent dans une ville de grande, de petite ou moyenne taille. Les candidates de villes plus petites ont moins souvent accès à des spécialistes en relations publiques pour les guider dans l’univers médiatique et les médias de ces localités, moins de ressources pour couvrir la politique municipale. Des recommandations À la lumière des résultats de l’étude, les responsables ont émis des recommandations s’adressant aux médias ainsi qu’aux instances municipales concernées. Les médias sont ainsi invités à tenter d’assurer une équité entre les hommes et les femmes engagés en politique municipale, tant en ce qui a trait à l’espace médiatique qu’à la nature de la couverture; de diversifier les intervenants du monde municipal qui se prononcent médiatiquement; de privilégier des formulations neutres ou inclusives; et de se questionner sur l’usage de stéréotypes physiques ou sociaux. Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, le Directeur général des élections du Québec; la Fédération québécoise des municipalités et l’Union de municipalités du Québec sont de leur côté encouragés à offrir des ressources permettant un soutien personnalisé aux élues au sujets des relations avec les médias; d’offrir une formation spécifique sur le sujet à toutes les personnes candidates en période électorale; ainsi que d’offrir une formation sur la politique municipale aux journalistes. Une série de capsules vidéo s’adressant aux journalistes et aux responsables des communications est par ailleurs disponible sur la chaîne YouTube de la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie.