Culture

Une actrice à la conquête de Los Angeles

le vendredi 01 avril 2016
Modifié à 0 h 00 min le 01 avril 2016
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Installée depuis un an et demi dans la capitale mondiale du cinéma, la comédienne Marie-Pier Gibeault roule sa bosse. Ces jours-ci, on peut voir le joli minois de la Constantine sur les affiches du prochain manège des Studios Universal, The Walking dead attraction, qui ouvrira cet été.

«Je suis tombée sur l’annonce du photographe sur internet et j’ai envoyé ma candidature, indique la jeune femme de 30 ans. Quand je n’auditionne pas pour des rôles, je fais de la pub ou des trucs comme ça. C’est fou parce que ça roule partout dernièrement; une amie m’a dit avoir vu la promo au cinéma durant les bandes-annonces.»

Avant de se poser pour de bon à L.A., Marie-Pier Gibeau – qui travaille aussi sous le nom de Marie Gibb – y faisait des séjours de six mois, puis repartait pour Montréal. C’est au moment où elle a pu obtenir son visa de travail qu’elle s’est installée dans un petit appartement du quartier West Hollywood.

Domaine compétitif

Même s’il est plus difficile de percer le grand écran aux États-Unis, la Constantine dit avoir beaucoup plus d’opportunités à L.A. qu’au Québec.

«La compétition est féroce et, au Québec, ce sont souvent les mêmes qui travaillent, remarque-t-elle. Avant, je pouvais faire deux ou trois auditions par mois, alors qu’ici, j’en passe parfois cinq par semaine. Comme le marché est plus grand, les projets sont aussi plus nombreux.»

En arrivant en Californie, la comédienne a suivi plusieurs cours pour essayer de perdre son accent québécois, mais ironiquement, on l’a engagée plusieurs fois à cause de cet accent.

Pour être plus polyvalente, la trentenaire a aussi suivi des cours de cascades et de maniement d’armes.

Elle tourne ces jours-ci une web série nommée La douleur exquise, dans laquelle elle joue l’amoureuse de l’actrice australienne Mandahla Rose.

Dream big

Après avoir obtenu son diplôme en arts et lettres (concentration théâtre) au cégep Édouard-Montpetit à Longueuil, la jeune femme de 18 ans a pris la poudre d’escampette pour parfaire son anglais. Angleterre, Australie, Asie, Europe, Amérique du Sud; la Québécoise a beaucoup bourlingué avant de se lancer dans le jeu.

Si ses parents l’avaient écoutée, elle aurait investi le milieu bien plus tôt, mais ceux-ci préféraient qu’elle termine ses études.

«Je suis venue ici parce que je voulais m’ouvrir toutes les portes, indique-t-elle. L.A., on aime ou on déteste, et moi, j’adore ça! Tout le monde ici est un peu artiste et j’aime la vibe. À Montréal, quand je dis que je suis comédienne, on me demande dans quoi j’ai joué. Et comme je n’ai rien de gros sur mon C.V., on me trouve un peu loser, alors qu’avec le American dream, tout le monde se permet de rêver grand à L.A.»

Loin de se laisser décourager par l’ampleur de la tâche, la comédienne préfère s’inspirer de modèles tels que Bradley Cooper, qui avait 38 ans quand il a obtenu son premier rôle marquant au cinéma. Rome ne s’est pas faite en un jour et Marie-Pier Gibeault compte bien attendre le temps qu’il faudra avant de pouvoir lire son nom en grosses lettres sur une affiche de film.