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Environnement

Une adolescente lance son entreprise de vêtements de seconde main à la mode

le vendredi 26 mars 2021
Modifié à 15 h 48 min le 25 mars 2021
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Soucieuse de la planète et inquiète de la pollution engendrée par l’industrie du fast fashion – la mode éphémère –, une adolescente de 17 ans a profité de son temps libre pendant la pandémie pour mettre sur pied sa compagnie de vente en ligne de vêtements de seconde main à la mode. Naomy Flores Cassista espère ainsi créer un mouvement et sensibiliser les jeunes de son âge. Celle qui poursuit un programme en études du monde au collège Champlain a toujours été «fascinée» par le monde de la mode et de la haute couture, révèle-t-elle au Courrier du Sud. «Je lis des magazines, je regarde les défilés… Je remarquais qu’en ce moment, il y a un côté de la mode que les gens dénigrent beaucoup en disant que ça détruit notre planète», explique-t-elle. Elle a donc profité de son temps libre pendant le premier confinement pour faire des recherches. «Je me suis rendu compte qu’en réalité, ce n’est pas tant le monde du vêtement de luxe et de la haute couture qui détruit la planète, mais plus les fast fashion, les magasins où sont produits beaucoup de vêtements pas chers et où les gens vont s’habiller», dit la résidente de l’arr. de Saint-Hubert. Craintive que l’opinion de la population sur la haute couture nuise au monde de la mode, elle a décidé de créer un mouvement afin que «les gens comprennent que toutes les marques très connues, accessibles, sont celles qui font de la surproduction de vêtements et polluent». Ainsi est née Vertyge.
«Acheter ton nouveau vêtement dans un centre d’achats, ce n’est pas la seule option.» – Naomy Flores Cassista
Vertyge Naomy Flores Cassista a commencé à travailler sur son projet en juin. Elle s’est créé un plan d’affaires dont la première étape était d’approcher toute sa liste de contacts afin de leur demander s’ils avaient des vêtements qu’ils ne portaient plus. Elle a ensuite créé une page Instagram, puis son site Internet par elle-même. Un «beau défi» pour celle qui ne se considère pas comme une pro du Web et des réseaux sociaux. C’est en décembre qu’elle a mis en vente ses premiers vêtements de seconde main. «Ça marche bien, j’aime ça, affirme-elle. J’ai reçu beaucoup d’encouragements.» Ses clients apprécient d’ailleurs le fait que les vêtements soient emballés et livrés dans du papier et des sacs réutilisables. «Je n’utilise pas de plastique. Même ma carte d’affaires est faite de carton réutilisable. Si tu achètes sur mon site, tu fais un mouvement écologique à 100%», lance-t-elle fièrement. L’adolescente s’est déjà créé un petit réseau, alors que plus de 800 personnes «suivent» Vertyge sur Instagram. Elle y publie des photos de ses amies qui portent les vêtements de seconde main – tous, faut-il le mentionner, à la mode. Des Tik Tokeurs et Youtubeurs populaires ont d’ailleurs accepté de parler de son projet dans leurs vidéos, ce qui lui a donné de la visibilité. «J’ai envoyé des colis dans des villes que je ne connaissais même pas au Québec», laisse-t-elle entendre gaiement. Faire un geste Naomy Flores Cassista ne cherche pas à faire de l’argent avec son entreprise, bien au contraire. «Que tu achètes ton vêtement chez moi ou dans d’autres friperies ou compagnies de seconde main, ça ne me dérange pas. L’important, c’est que tout le monde fasse un petit geste pour aider à contrer la pollution», lance-t-elle. «Depuis que j’ai créé ma compagnie, je n’ai rien gardé dans mes poches, poursuit-elle. Avec le profit que je fais, souvent, je m’en sers pour trouver d’autres vêtements ou je donne à ma communauté. Sur mon compte Instagram, je fais souvent des concours pour donner des appareils Apple, qui ont pris une marche un peu plus écologique, ou des vêtements pour attirer plus de gens.» À la recherche de vêtements Il est possible pour la population de donner des vêtements via le site Internet de Vertyge. Autrement, Naomy Flores Cassista se rend dans des boutiques de seconde main afin d’en trouver. «Quand on va dans des grosses friperies, il y a beaucoup de vêtements, c’est très long, alors je prends mon temps pour chercher des vêtements un peu plus à la mode, qui sont encore de qualité. Je peux passer un bon trois heures dans une friperie et ressortir de là avec trois morceaux», exemplifie-t-elle. «Si ça fait quatre mois qu’un morceau est sur mon site, je le laisse aux gens ou je le redonne à Renaissance. Il n’y a pas de vêtements gaspillés, jamais», assure-t-elle. Pour lire plus de nouvelles à caractère économique sur la Montérégie, rendez-vous sur le site de L'Information d'affaires d'ici.