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COVID-19

Une entreprise de Saint-Hubert contribue à un prototype de cagoules de protection

le dimanche 19 avril 2020
Modifié à 8 h 53 min le 18 avril 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

L’entreprise de l’arr. de Saint-Hubert Industrie Orkan, connue sous le nom d’Épurair, a contribué avec CCM Hockey à la création d’une cagoule de protection intégrale alimentée par un appareil de protection respiratoire. L’équipement pourrait servir aux médecins traitant des patients atteints de la COVID-19. Industrie Orkan se spécialise dans la fabrication de purificateurs d’air dans le secteur résidentiel (Épurair) ainsi que dans la fabrication de systèmes de traitement de l’air à haute efficacité (HEPA) pour les hôpitaux. De tels équipements sont utilisés notamment dans les salles d’isolement. Simon Labrecque, vice-président et copropriétaire d’Industrie Orkan, a été contacté par le chirurgien Dr René Caissie, de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal.  Ce dernier a créé un prototype de cagoule protectrice que l’entreprise CCM Hockey sera en mesure de produire en grande quantité (jusqu’à 150 par jour). Le Dr Caissie cherchait à doter les médecins d’un équipement de protection qui soit efficace, certes, mais également rapide à revêtir. La cagoule enveloppe toute la tête, est dotée d’un cordon ou d’une fermeture éclair et s’enfile donc rapidement. «Quand un patient arrive à l’urgence ou aux soins intensifs et qu’il doit être intubé, ça se fait très vite, expose Simon Labrecque, copropriétaire avec son frère, Daniel Labrecque. Le médecin n’a pas toujours le temps de se préparer. Intuber un patient est une procédure risquée [du point de vue de la contagion]: le médecin est à deux centimètres du visage du patient. Ça crée de la toux, des crachats, des éclaboussures. C’est assez complexe.» La cagoule fournit un facteur de protection caractéristique qui est dix fois plus important que le masque N95. De plus, elle peut être portée pendant plusieurs heures et réduit la fréquence de changement de matériel de protection. La cagoule est munie d’un système complet d’alimentation en air frais à pression positive, fruit de l’expertise d’Industrie Orkan. Elle pourra servir dans les salles où sont traités les patients atteints de la COVID-19. «Le médecin met la cagoule et se branche sur l’appareil d’air frais. Et la cagoule se gonfle», détaille M. Labrecque. Ainsi, l’air frais provient de l’extérieur, pour ensuite être filtré. L’air de la pièce est quant à lui évacué vers l’extérieur. Le système répond au même principe que celui des appareils que fabrique normalement l’entreprise. Vers une approbation
Prototype de la cagoule de protection intégrale développée grâce à la collaboration du chirurgien Dr René Caissie, CCM Hockey et Industrie Orkan.
L’hôpital Sacré-Cœur devra obtenir l’approbation des autorités sanitaires avant que CCM ne soit autorisé à fabriquer ces cagoules de protection intégrale. Les plans de fabrication seront rendus disponibles sur le Web, afin de permettre à d’autres fabricants d’augmenter la capacité de production collective. «Les laboratoires qui accordent les certifications sont débordés. L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en Sécurité du travail à Montréal fait tous les tests, entre autres des produits qui viennent de Chine», soulève Simon Labrecque. Il se dit prêt à offrir son entière collaboration au gouvernement, mais il n’entend pas exercer une pression outre mesure, en étant conscient que les demandes à l’endroit du gouvernement sont multiples. «Idéalement, on n’aurait pas à les fabriquer, souligne-t-il. Ce n’est pas une nouvelle orientation de notre entreprise.» Néanmoins, le fait d’avoir su répondre si rapidement à un tel besoin est très gratifiant aux yeux de M. Labrecque. «On est fiers de dire que l’on a écouté l’appel du premier ministre lancé aux entreprises et aux industries, partage-t-il. On est fiers de dire que l’on a livré la marchandise.» À plein régime Depuis le début de la crise, l’entreprise qui fabrique tout dans ses installations de l’arr. de Saint-Hubert n’a pas ralenti la cadence, au contraire. Les demandes pour équiper les chambres de confinement de CHSLD ne cessent de croître. Et les commandes pour des systèmes de traitement de l’air à haute efficacité proviennent d’un peu partout dans le monde. «On fonctionne 7 jours sur 7, 12 heures par jour», résume-t-il. L’entreprise familiale fonctionne à équipe réduite sur le plancher, pour assurer la distanciation sociale, mais tous les employés sont mis à contribution. Même l’embauche n’est pas écartée.

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