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Une entreprise dispose et revalorise sans risque des millions de masques

le mardi 11 mai 2021
Modifié à 13 h 13 min le 11 mai 2021
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Fournisseur de services environnementaux se spécialisant notamment dans la gestion des sols contaminés et des matières dangereuses, l’entreprise de Brossard Sanexen a mis en place Box-19, une solution de collecte et d’élimination des équipements de protection individuelle (EPI). Depuis le début de 2021, plus d’un million de masques ont été revalorisés. Entrevue avec le directeur principal au développement des affaires, Benoît Dion. Comment a été développé le service Box-19? Au début de la pandémie, comme bien des compagnies, on a eu des arrêts de travaux. On a beaucoup réfléchi au retour au travail. Au départ, on a créé une chaîne d’approvisionnement à petite échelle, uniquement pour nos employés. On mettait des contenants sur les chantiers, on collectait tout ce qui était masques, sarraus, gants en nitrile, visières et on s’assurait d’en disposer conformément. On s’est rendu compte que les employés aimaient ça et nos clients en demandaient, donc on a décidé de lancer officiellement le service Box-19 en avril 2020. On a été la première solution clé-en-main sur le marché. En un mois, on a mis en place toute notre chaîne logistique. [caption id="attachment_112338" align="alignright" width="444"] Benoît Dion[/caption] Comment le service Box-19 fonctionne-t-il exactement? On fournit au client des contenants personnalisés en fonction de ses besoins. On a des clients dans à peu près tous les domaines; industries privées, industries manufacturières, aéronautiques, centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux, collèges privés, entrepreneurs civils, l’Aéroport de Montréal… Grosso modo, on a deux contenants différents; le 240 litres qui ressemble beaucoup au recyclage devant la maison, et le 87 litres, plus adaptable à la tour à bureau au centre-ville de Montréal, par exemple. On livre le contenant selon un taux de récupération et le nombre de masques générés. Ils sont conçus de sorte qu’il n’y a aucun contact, avec un trou sur le dessus pour déposer l’EPI contaminé. On voulait éviter toute forme de co-contamination, sachant que le virus peut rester en surface d’un objet pendant 25 jours. Comment assurez-vous la collecte et la destruction des EPI? Généralement, la collecte a lieu tous les mois ou deux mois. Un technicien habillé <@Ri>COVID proof<@$p> de A à Z circule dans un camion à benne. Il prend le sac, le met dans le camion, désinfecte au complet le contenant selon les mesures de la Commission des normes et de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail. Principalement, on fait de la valorisation énergétique. C’est important pour nous que les EPI soient complètement détruits et qu’on élimine tout potentiel de contamination. On fait affaire avec deux fournisseurs: Covanta – on va porter les masques à Chambly – et RSI Environnement, une compagnie québécoise située à Saguenay. Ces derniers utilisent les masques pour créer de la chaleur pour décontaminer des sols. On est la première compagnie à tracer et géoréférencer tous les masques pour s’assurer qu’ils ne sont pas remis dans la poubelle ou au recyclage. On a un partenariat avec le Groupe Optel, qui est un précurseur dans la traçabilité des déchets, de l’aluminium. Un rapport est remis au client lui disant, par exemple, la quantité de métal qui a été récupérée avec ses masques. Est-ce que toutes les parties du masque sont récupérées? Rien n’est remis à la poubelle ou au recyclage, comparativement à certaines solutions présentement sur le marché, qui nécessiteraient d’être auditées pour s’assurer que les procédés sont réellement du recyclage. Nous, on calque beaucoup le modèle de la santé, où tous les déchets biomédicaux sont incinérés pour être sûr qu’il n’y ait pas de co-contamination. L’important, c’est de détruire le virus. On garantit à 99,99% la destruction totale du virus et on a un certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement du Québec qui justifie cette destruction. Quelle ampleur a pris le service Box-19 au sein de l’entreprise? On a récupéré plus de 1 million de masques depuis le début de l’année 2021. Ça reste un projet qui génère une petite pointe de tarte de revenus dans le grand Sanexen. Pour l’instant, il y a un besoin. On va être là tant que ce sera le cas. C’est un service qu’on pensait offrir pour quelques mois au départ, mais qui aura peut-être finalement une durée de vie de 2 à 5 ans… Malheureusement! On fait ce projet parce qu’on pense sérieusement donner un coup de main à l’industrie dans la pandémie. D’ailleurs, on encourage l’ensemble des initiatives environnementales et on n’est pas du tout contre le port du masque réutilisable. Pour lire plus de nouvelles à caractère économique sur la Montérégie, rendez-vous sur le site de L'Information d'affaires d'ici