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Une femme à la tête des Travaux publics à Saint-Constant

le mercredi 08 mars 2017
Modifié à 0 h 00 min le 08 mars 2017
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

En tant que chef de la division des Travaux publics à la Ville de Saint-Constant, Jennie Dupuis-Denis est habituée de travailler dans un milieu où la main-d’œuvre est à prédominance masculine.

Celle qui occupe cette fonction depuis l’été 2016 affirme avoir toujours été attirée par tout ce qui a trait à la construction résidentielle, puis plus tard, à la voirie. Un intérêt qui ne se trouvait pas dans sa famille.

«Chez nous, c’était surtout la pêche. Autour de moi, quand j’étais jeune, mes amis étaient des gars. Je ne jouais pas à la Barbie avec eux autres, mais avec des camions et des legos», se rappelle celle qui est originaire de la Gaspésie.

Après avoir obtenu son DEC en technologie de l’architecture au cégep de Rimouski, Mme Dupuis-Denis a poursuivi ses études à l’École de technologie supérieure à Montréal en Génie de la construction. Toutefois, ne trouvant pas d’emploi dans son domaine une fois l’université terminée, elle s’est retrouvée dans le milieu de la voirie.

«J’ai abouti à la compagnie Construction DJL [Eurovia Québec construction] comme estimatrice. C’est à ce moment-là que j’ai développé une passion pour la voirie», se souvient celle-ci.

Sexime

Durant ses années d’études, Jennie Dupuis-Denis affirme ne pas avoir souffert de discrimination en tant que femme. Par contre, durant ses premières années de travail, elle reconnaît avoir parfois été confrontée à du sexisme, mais «pas au un point de causer des problèmes».

«Quand tu vas sur un chantier de construction en tant que [jeune] fille diplômée, tu n’arrives pas en petite camisole avec des bretelles, car tu vas te faire regarder, c’est sûr», déclare-t-elle. Les remarques [désobligeantes] portaient sur mon âge. Comme si certains employés plus âgés me disaient: "Toi, ma petite fille, tu ne vas pas me monter comment faire".»

 

Direct, mais franc

Jennie Dupuis-Denis souligne qu’elle apprécie davantage de travailler avec des hommes en raison de leur franchise.

«Quand tu travailles avec les gars et qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, tu le sais. On le dit, et on passe à autre chose. Avec les femmes, j’ai l’impression, sans généraliser, que c’est un peu plus hypocrite», dit-elle sans vouloir vexer personne.

Elle ajoute qu’en tant que responsable des Travaux publics, le fait d’être un homme ou une femme importe peu. Ce qui compte, c’est la manière de diriger.

«Avant que j’occupe le présent poste, c’était une femme, Monnie Renouf, qui était là. Les gars étaient déjà habitués. Mais même si un homme occupait ma fonction, il ne faut pas que tu arrives avec tes grands chevaux. Il ne faut pas imposer sa méthode, mais impliquer les gens», fait remarquer Mme Dupuis-Denis.

Quant aux femmes qui hésiteraient d’occuper un emploi où les hommes sont majoritaires, elle mentionne qu’il ne faut pas s’arrêter à ce constat.

 

 

Les femmes et la fonction publique municipale en 2015

43 410 : nombre de personnes qui travaillent dans les administrations municipales de 25 000 habitants et plus au Québec.

14 220 : nombre de femmes qu’on retrouve à l’intérieur de ces administrations.

10 % : pourcentage de femmes qui occupent un emploi non traditionnel (ex.: transport et machinerie).

(Source: Institut de la statistique du Québec)

 

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