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Une maison liée à l’histoire des Patriotes partie en fumée

le jeudi 18 octobre 2018
Modifié à 11 h 30 min le 18 octobre 2018
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

L’incendie qui a ravagé une demeure inoccupée du chemin Poissant dans la nuit du 18 octobre à Saint-Mathieu était une demeure où ont habité deux frères patriotes, Joseph et Pascal Pinsonnault. Cette propriété qui appartient depuis 2004 au président de la Société d’histoire et de patrimoine de Lignery, Yves Bellefleur, faisait partie des circuits extérieurs Pays Patriotes, une carte interactive présentée sur le site de la Maison nationale des Patriotes. Joint par Le Reflet, M. Bellefleur a indiqué qu’il s’agissait d’une demeure bicentenaire. «Elle a été construite (approximativement) entre 1754 et 1783», a-t-il indiqué. Il se désole de la disparition de ce «témoin de l’histoire et du patrimoine». «Son architecture du 18e siècle était représentative de ce qu’on retrouvait le long de la rivière de la Tortue», précise ce dernier.   [caption id="attachment_50619" align="aligncenter" width="521"] Le feu a complètement ravagé le bâtiment bicentenaire. (Photo : Le Reflet - Erick Rivest)[/caption]   Un peu d’histoire Yves Bellefleur avait rédigé un bref article à l’occasion pour les circuits extérieurs Pays Patriotes concernant les frères Joseph et Pascal Pinsonnault. Le Reflet reproduit ce texte. «Les jeunes frères Joseph et Pascal Pinsonnault ont été arrêtés en tant que patriotes, car ils auraient participé activement au soulèvement, puis le premier aurait fabriqué des balles tandis que le second aurait été présent lors de l’incident de la Tortue à la maison David Vitty en novembre 1838. Seul Pascal a subi un procès du 3 au 10 janvier 1839. Joseph a été relâché faute de preuve. Leur père, François Pinsonnault, avait été capitaine de milice. Donc, la famille a probablement été ciblée en raison d’un historique d’engagement. Malgré que le recherché Pascal Pinsonnault s’était rendu aux autorités le 7 novembre 1838 et avait usé de stratégies durant son examen volontaire du 15 décembre 1838, il fût condamné à mort en 1839, car la cour martiale n’a pas cru son histoire durant son procès. Par contre, sa sentence fût mutée en une déportation en Australie le 27 septembre 1839, possiblement en raison de son rôle secondaire dans le soulèvement et de sa stratégie empruntée. Comme la majorité des autres patriotes déportés, il est retourné à sa terre natale en 1845 après avoir été gracié en 1843. Spécifiquement, sa stratégie a été de nier son implication. Il a fait témoigner sa mère et sa sœur qu’il avait été soutiré de force par les patriotes du lit chez ses parents durant la nuit du 3 novembre 1838. De plus, il a tenté de faire la preuve qu’il se trouvait par hasard dans la maison de ses parents, car il avait supposément une terre à Saint-Édouard et dormait qu’occasionnellement la fin de semaine chez ses parents. Il a fait témoigner le curé local pour faire la preuve qu’il était un bon catholique sans malice et mauvaise intention.»