VIDÉOS - Dans la lentille d’élèves vivant avec une déficience

Inspirés par le projet photo de William Caron, atteint d’un trouble du spectre de l’autisme, des élèves de l’école primaire Plein-Soleil à Candiac vivant avec une déficience intellectuelle ont voulu montrer à leur tour qu’ils sont capables de manier la caméra. Leurs œuvres ont été exposées le 22 mars dans le cadre de la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle.

Les élèves ont reçu l’aide de la photographe Jessica Lévis, puisque la plupart utilisaient un appareil professionnel pour la première fois. Ils ont notamment immortalisé leur récente sortie à la cabane à sucre, ainsi que leurs objets préférés dans la classe.

«Ils ont été stimulés dès le départ parce que ça les a sortis de leur zone de confort. Ce n’est pas une activité habituelle dans leur routine, remarque Mme Lévis. Ils ont tellement bien géré leurs émotions et ont démontré beaucoup d’intérêt. Ils posaient des questions et ont développé leur œil critique.»

La photographe avait déjà eu un coup de cœur pour les deux groupes adaptés de développement multifonctionnel l’an dernier, alors qu’elle avait prêté main-forte comme préposée. Elle raconte ne pas avoir hésité une seconde avant d’accepter cette nouvelle proposition.  

En échange, elle leur a tiré le portrait et réalisé des clichés d’eux durant leurs cours. Le tout a été affiché sur des panneaux personnalisés présentant chaque enfant.

Des panneaux personnalisés présentant chaque enfant ont été conçus. (Photo: Le Reflet - Audrey Leduc-Brodeur)

«Les photos de Jessica démontrent qu’on fait aussi des mathématiques en classe et de l’éducation physique au gymnase, comme les autres élèves, observe Sophie Raymond, enseignante spécialisée. Tandis que les photos des enfants leur permettent d’expliquer plus facilement l’activité à laquelle ils ont participé.»

Elisia Nunes constate chaque jour le progrès de sa fille Geovanna et se dit reconnaissante envers le personnel qui lui permet de s’épanouir.

«Ce projet est une grande fierté. Cependant, ce qui remplit mon cœur de bonheur, c’est de voir à quel point elle est heureuse à l’école», confie Mme Nunes en soulignant le sourire affiché en permanence par sa fille. Le texte présensant la fillette de 9 ans témoignait d’ailleurs de sa personnalité ricaneuse.

Suite

Mme Raymond espère que l’exposition aura permis au public de réaliser «tout ce que ses élèves peuvent accomplir». Elle milite pour qu’ils soient davantage inclus dans les activités scolaires courantes et prévoit «assurément» répéter l’expérience avec sa collègue enseignante Nathalie Caissy.  

Lia Miller a présenté ses photos, le 22 mars. (Photo: Le Reflet - Audrey Leduc-Brodeur)