post-format-video
Actualités

VIDÉOS - De l’énergie solaire produite à La Prairie

le mercredi 30 septembre 2020
Modifié à 14 h 18 min le 21 juin 2021
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Hydro-Québec a choisi La Prairie pour mettre en place un projet inédit. Afin de développer son expertise en matière d’énergie solaire, la société d’État y a installé plus de 25 000 panneaux pour produire de l’électricité qui lui permettra d’évaluer si ce nouveau type d’énergie pourra être intégré à son réseau.     https://www.dailymotion.com/video/x7wjwyz

À LIRE AUSSI: La construction de la centrale d’énergie solaire d’Hydro-Québec à La Prairie achève

L’envergure de la centrale solaire est telle que même sur place, il est difficile d’en saisir pleinement l’immensité. Les installations s’étendent sur une superficie de 150 000 m carrés, soit l’équivalent de 28 terrains de football. Toujours en chantier, le parc devrait être en fonction en décembre. Le terrain situé à la centrale de la Citière appartenait déjà à Hydro-Québec. Il a été réhabilité en 2014 et 2015.

La localisation de la municipalité, près des réseaux électriques, ainsi que le peu de contraintes environnementales, sociales et techniques représentent également un avantage, soutient Yolima Gonzalez, ingénieure à la société d’État. Le coût total de la centrale s’élève à 40 M$.

Les panneaux en soi représentent 25 à 30% de la facture. Selon Francis Labbé, porte-parole de la division production chez Hydro-Québec, le projet permettra à la société d’État d’«avoir la bonne recette, si elle a besoin d’énergie supplémentaire. On va être capable de dire si l’énergie solaire sera utilisé pour un projet futur et de s’assurer que ce soit optimal».  Toujours en chantier, la centrale devrait être en fonction en décembre. Photo: Le Reflet - Denis Germain[/caption]

«Une centrale comme ça ici, c’est installée en une année, alors qu’une centrale hydroélectrique prend 10 ans. Il y a un gain d’efficacité.» -Francis Labbé, porte-parole section production chez Hydro-Québec

À terme, les installations pourront fournir 8,5 MW à La Prairie, soit l’équivalent de l’énergie nécessaire pour alimenter 800 résidences quotidiennement.

L’objectif est d’évaluer comment se comporte l’énergie une fois injectée au réseau, invoque Mme Gonzalez. Toutefois, ce ne sont pas des maisons choisies au préalable qui bénéficieront de l’énergie solaire avec, par exemple, des compteurs installés pour calculer le rendement. Des chercheurs prendront en compte plusieurs facteurs dans le processus d’évaluation, fait savoir M. Labbé.

«Avec l’hydroélectricité, quand l’eau passe, on allume l’interrupteur, la turbine tourne et ça produit. Avec l’énergie solaire, quand c’est nuageux ou que les journées sont plus courtes, ça varie. Il faut étudier comment intégrer cette énergie intermittente à notre réseau, qui est plutôt habitué à la stabilité et à la fiabilité de l'hydroélectricité», soutient-il. Il ajoute que «les informations vont commencer à entrer dès la mise en fonction». Après environ un an, Hydro-Québec aura un portrait assez complet pour faire des projections, estime M. Labbé.

Une autre section de la centrale, plus expérimentale, se trouve à Varennes, où on compte environ 10 000 panneaux solaires de différents types.

Projet féminin et québécois

Nombreuses sont les femmes au sein de la conception de la centrale, souligne M. Labbé. «Ç’a adonné comme ça, mais c’est un beau signe du temps. On passe à l’énergie propre sur ce terrain et c’est un projet féminin, c’est très girl power», dit-il.

Mme Gonzalez précise que le projet est piloté et géré par environ cinq femmes, dont Valérie Lachance, gestionnaire chez Boréa, l’entrepreneure générale du parc de panneaux solaires. Puis, sur 80 employés dans d’autres quarts de métier impliqués, on en compte une dizaine.

«On le voit dans la planification, l’organisation et l’attention aux petits détails. La touche féminine se constate dans la façon de faire plus méticuleuse», fait valoir Mme Gonzalez

De plus, des 25 740 panneaux, 4 200 sont les premiers à avoir été fabriqués dans la province, à Trois-Rivières. Les autres proviennent de Chine. L’équipe d’analystes pourra ainsi comparer les deux produits.

«Dans les critères, quand on a monté le projet, il fallait se fier aux standards de l’industrie. Le matériel doit donc avoir un historique de production. Mais on se disait qu’on a une entreprise au Québec qui fabrique des panneaux et on voulait lui faire une place», explique M. Labbé. La particularité de la centrale à La Prairie, selon Mme Lachance, dont l’entreprise installe des projets similaires ailleurs au Canada, est la hauteur.

«C’est un défi, admet-elle. Ça implique de l’équipement différent pour l’installation. Ce, en raison du couvert de neige au Québec.»

Comment fonctionnent les panneaux ?  Les panneaux solaires de type biface installés à La Prairie emmagasinent l’énergie solaire par des cellules photovoltaïques. Les photons sont alors transformés en électrons, puis doivent être convertis à l’aide d’équipement appelé onduleur. L’énergie continue devient alors de l’énergie alternative et est distribuée dans le réseau en passant par un transformateur avant de se rendre dans les pylônes électriques. Une batterie de stockage sera également installée à La Prairie pour qu’Hydro-Québec puisse emmagasiner de l’énergie aux périodes hivernales, quand le besoin est accru, alors que la lumière diminue.