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VIDÉOS – Des élèves autistes dansent pour mieux s’épanouir

le mardi 06 avril 2021
Modifié à 14 h 23 min le 06 avril 2021
Par Geneviève Michaud

gmichaud@gravitemedia.com

Installés en cercle dans l’auditorium d’une école secondaire, une dizaine de jeunes secouent les bras dans les airs et effectuent quelques sauts et pirouettes au son de la musique, sous l’œil de quatre enseignants et éducateurs spécialisés qui prennent eux aussi part à la danse. https://www.dailymotion.com/video/x80cu3o Pour une deuxième année – et ce, malgré la pandémie –, cinq groupes d’une dizaine d’élèves vivant avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) participent aux cours de danse Bouge tes fesses, offerts par l’école Gérard-Filion et le Centre national de danse-thérapie (CNDT). Un projet initié par l’enseignante en adaptation scolaire du programme de parcours axé sur l’emploi Marie-Josée Roy. «Il y a tellement de bienfaits au programme, lance-t-elle au Courrier du Sud, qui était de passage à l’école lors d’un des cours de 45 minutes, le 30 mars. À commencer par la connaissance de soi et de son corps, un aspect avec lequel les élèves TSA sont reconnus pour avoir certaines difficultés.» Les avantages sont également nombreux du côté créatif et musical, de même que dans la participation en groupe à une activité physique, dans des conditions particulières. «Normalement, la lumière et la musique fortes ne seraient pas appréciées par les jeunes TSA, mais dans le cadre des cours, ils s’y sont habitués et elles ne les dérangent plus», nous fait ainsi remarquer Mme Roy. La dépense d’énergie lors des cours de danse, suivie d’un retour au calme, favorise par ailleurs les apprentissages en classe. S’adapter à chaque élève [caption id="attachment_110406" align="alignright" width="444"] Les cours sont étalés sur 20 séances de 45 minutes. (Photo : Le Courrier du Sud - Denis Germain)[/caption] Une première année de cours a eu lieu au CNDT, à Montréal, il y a trois ans. Depuis, la professeure de danse Émilie Barrette se déplace à l’établissement du boul. Curé-Poirier pour y faire bouger les élèves. «Émilie a appris à connaître chaque jeune et peut adapter son enseignement à chacune de leurs particularités», souligne Marie-Josée Roy. Un peu en retrait, un participant semble justement moins enclin à prendre part aux exercices dirigés par Émilie. «Cet élève était très réfractaire au départ, nous explique Mme Roy. L’an dernier, on ne pouvait même pas l’amener à l’auditorium mais maintenant, il se présente et participe, à son rythme. Mais il ne se gênera pas pour le verbaliser s’il est tanné! On respecte leurs besoins et on ne les force jamais s’ils ne veulent pas», ajoute-t-elle. Renforcement positif Peu de temps avant la fin de la séance, un des participants suscite des applaudissements et des exclamations de joie des danseurs et éducateurs en exécutant une pirouette impressionnante. Comme à son habitude, à la fin du cours, Émilie fait un «tour de table», pour voir ce que les élèves ont apprécié ce jour-là.

«Ce sont tous des élèves uniques!»  

– Marie-Josée Roy, enseignante

«J’ai été impressionné de le voir faire ça», lance un des participants au sujet de la pirouette de son camarade. «Tu peux toi aussi, tu es capable!» lui répond l’enseignante. Une autre élève, nouvellement arrivée à l’école, se dit fière d’elle. «Moi aussi je suis fière de toi», lui lance en souriant la professeure de danse. «Quand un élève nous dit, à la fin du cours, qu’il ne veut pas quitter, c’est positif, ajoute Marie-Josée Roy. Ça fait du bien aux intervenants, entendre ça!» [caption id="attachment_110404" align="alignleft" width="388"] La professeure de danse Émilie Barrette (Photo : Le Courrier du Sud - Denis Germain)[/caption] À la recherche de sous Selon Marie-Josée Roy, plusieurs autres projets créatifs et artistiques du genre pourraient être développés pour aider les élèves TSA à développer leurs intérêts et leurs connaissances. «La seule limitation, c’est l’aspect financier», explique-t-elle. Ainsi, si le programme Bouge tes fesses peut compter sur une subvention de l’Agence de la santé publique du Canada, cette dernière se termine cette année et la recherche de fonds pour l’an prochain est déjà commencé. «C’est la réalité de notre milieu. Il y a plusieurs intervenants qui ont de bonnes idées mais ça nous prend les moyens de les mettre en place.» À cet égard, Mme Roy salue l’excellent travail d’équipe effectué par les intervenants de l’école Gérard-Filion, dont entre autres la directrice Nadia Caron. «Le travail d’équipe est primordial dans ce genre de projet, et tout le monde a embarqué dès le début», conclut-elle. [embed]https://www.dailymotion.com/video/x80cu3n[/embed]  

Effets de la pandémie

La pandémie a évidemment compliqué quelque peu les séances de <@Bi>Bouge tes fesses<@$p>, qui ont dû se donner de façon virtuelle le printemps dernier. Mais depuis l’automne, les cours se donnent à nouveau en présentiel, dans l’auditorium de l’école, qui permet de respecter la distanciation physique. Chaque participant porte également son masque de procédure tout au long du cours, en plus de se désinfecter les mains au début et à la fin, et les bulles-classes sont respectées. «La pandémie nous a permis de réaliser que les élèves TSA avaient une belle capacité d’adaptation, explique Marie-Josée Roy. Ils sont habitués de travailler avec des règles et cette rigidité leur a servi lorsqu’est venu le temps de s’habituer à porter un masque, en classe ou pendant les cours de danse.»