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VIDÉOS - Des femmes dénoncent «l’inaction du gouvernement» face aux féminicides

le jeudi 24 juin 2021
Modifié à 15 h 48 min le 25 juin 2021
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

L’appel d’une action devant le centre a été lancé la veille de celle-ci. (Photo: Le Reflet - Vicky Girard)

L’équipe du Centre pour femmes l’Éclaircie à Sainte-Catherine s’est réunie avec quelques membres le 22 juin, rue Centrale, afin de dénoncer l’inaction du gouvernement pour lutter adéquatement contre la violence faite aux femmes. 

Après un 13e féminicide au Québec depuis le début de l’année, le message était clairement affiché sur une banderole: «À l’heure actuelle, la 14e est encore en vie», pouvait-on lire.

«C’est notre devoir de société» de la protéger, ainsi que toutes les autres potentielles victimes, soutiennent les intervenantes du centre en ajoutant; «pas une de plus». 

La coordonnatrice Nathalie Latreille exprime que «l’isolement, la pauvreté, la santé et la violence sont les axes qui guident nos actions dans le but d’améliorer les conditions de vie des femmes». 

Sa collègue Catherine Caza martèle de son côté que le gouvernement doit agir, notamment en appliquant les 190 recommandations soumises par un comité d’experts en décembre 2020. 

«La ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault a dit tout récemment qu’on ne peut pas tout empêcher. Avant d’avoir l’audace de tenir un tel discours, il faudrait peut-être penser à se mettre en action», lance Mme Caza. 

Quant à Lynda Tétreault, intervenante, elle exprime que les femmes vivent présentement dans la crainte. 

«La peur est omniprésente. Les victimes de violence lisent les médias comme tout le monde. Ce que j’entends c’est "si je dénonce, est-ce que je vais être la prochaine? " elles sont stressées de partir, même si elles le veulent», relate-t-elle. 

Mme Tétreault ajoute que le manque de places en hébergement d’urgence exacerbe le problème.  

«Il faut dénoncer ce système qui, malgré toutes ces belles promesses, ne bouge pas assez vite et se rappeler des 13 femmes mortes, parce qu’elles étaient des femmes.» 
-Nathalie Latreille

Quelques recommandations du comité d’experts 

-Un accès pour les victimes à des conseils juridiques gratuits après une dénonciation;

-Assurer un soutien et une information continue aux victimes à toutes les étapes du processus judiciaire; 

-Développer des services culturellement pertinents pour les communautés autochtones;

-Accorder aux organismes d’aide aux victimes le financement nécessaire à la réduction des listes d’attente et à la bonification des services d’accompagnement psychosocial et judiciaire;

-S’assurer que les policiers utilisent de façon systématique un outil d’évaluation des risques d’homicide ou de blessures graves lors d’un appel de détresse ou d’une demande d’information concernant un conjoint ou ex-conjoint s’il y a un soupçon de violence conjugale;

-Instaurer un fond d’urgence pour combler les besoins essentiels des victimes.