Opinion

André, le golfeur

le jeudi 25 août 2016
Modifié à 0 h 00 min le 25 août 2016
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Voici le billet du 24 août d'Hélène Gingras.

Êtes-vous capable de savoir quand le temps est venu de s’amuser?

Beaucoup de gens savent qu'André J. Côté était un grand sportif. Qui gardait les buts dans la Ligue de hockey Old Timer à Candiac. Aussi qu'il appréciait le golf.

J'ai eu l'occasion de disputer une ronde avec lui il y a plusieurs années. Dans mes débuts au Journal. À l'époque où les tournois de golf étaient la norme pour amasser des fonds. Pour les maisons des jeunes, les fondations, la commission scolaire. Avant les scandales de commandites et la Commission Charbonneau.

J'avoue que l'idée ne m'enchantait pas. Tout comme je n'aime pas beaucoup les dîners d'affaires. Parce que je n'aime pas manger en travaillant. Prendre des notes m'oblige à un aller-retour incessant entre le crayon et la fourchette. Au bout du compte, ça se termine toujours de la même manière, je ne finis pas mon assiette.

L'idée de passer cinq heures sur un terrain de golf avec le maire de Candiac m'intimidait également. Nos rapports étaient cordiaux, sans plus.

Je me souviendrai toujours de son accueil ce jour-là. Après m'avoir serré la main et présenté son épouse, il avait tout de suite établi des règles. On allait jouer au golf et s’amuser. Puis, discuter des dossiers municipaux autour d'une bière au 19e  trou (et c'est effectivement ce qui était arrivé). Soulagée, j'avais acquiescé.

Nous avions passé un excellent après-midi. Comme celui qu’on passe avec des amis. Nos rapports sont malgré tout demeurés professionnels par la suite.

André J. Côté avait une façon unique de s’élancer pour frapper la balle. En passant son bâton au-dessus de sa tête. Il impressionnait. Je n'ai jamais vu personne par la suite avec un coup de départ aussi particulier. Et efficace.

Plus souvent qu'autrement, les honneurs de la meilleure balle frappée lui revenaient. Parce que c'était un joueur de talent. Appliqué. Soigneux. Qui calculait. Analysait les obstacles. Sans pour autant s'éterniser avant de jouer.

Lundi, en relisant la dernière entrevue qu'il m'avait accordée au moment de son retrait de la vie politique à l'été 2011, j’ai accroché sur une phrase que lui répétait son père. Comme quoi chaque chose méritait d'être bien faite. Au golf comme au travail, cette maxime semblait guider sa vie.

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