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Atteint de troubles neurologiques, il souhaite aider les autres

le mardi 18 avril 2017
Modifié à 0 h 00 min le 18 avril 2017
Par Martine Veillette

mveillette@journaldechambly.com

Deux dépressions et la découverte de maladies neurologiques et mentales à l’âge adulte ont amené Sylvain Tourangeau à changer sa manière de vivre.

Enfant, il avait de la difficulté à rester assis et à écouter en classe. Ses notes n’étaient pas très bonnes et il était souvent victime d’intimidation des autres élèves. Pour ajouter à son drame, son père les a quittés, lui, sa sœur et sa mère, alors qu’il n’avait que 5 ans.

«Je me suis senti abandonné et incapable d’être aimé. Je vivais de l’intimidation et je n’avais pas le sentiment de sécurité à la maison. J’avais des tics vocaux et moteurs, j’étais toujours le dernier de classe et ridiculisé», indique M. Tourangeau.

À l’âge de 16 ans, il s’est révolté et ne pensait qu’à une chose: il voulait mourir. «Je ne vivais pas bien avec moi-même. J’avais toujours eu le regard négatif des autres quand je sortais de chez moi», mentionne-t-il.

Diagnostic et dépression

Ce n’est qu’en 2010, alors âgé de 44 ans, que le résident de Delson a reçu un diagnostic du syndrome de Gilles de la Tourette et du trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Il a aussi de nombreux troubles obsessionnels compulsifs (TOC).

«J’ai vécu un soulagement. Enfin, je mettais des mots sur ce que j’avais», soutient-il. L’homme a aussi commencé à prendre de la médication qui atténue ses symptômes.

Cette année-là, M. Tourangeau vivait également sa 2e dépression, puisqu’il n’avait pas guéri adéquatement la première.

«J’ai appris dans la vie que tant que tu n’as pas tiré une leçon de ce que tu as vécu, la situation va se reproduire tant que tu n’auras pas compris», mentionne l’homme de 51 ans.

M. Tourangeau a travaillé dans différents domaines. C’est dans ses emplois qu’il avait le sentiment de s’accomplir et d’être apprécié. Il y mettait donc tous les efforts sans compter.

«Si je travaillais bien, les gens étaient satisfaits et avaient un regard positif sur moi. Je suis tombé dans le piège de toujours vouloir plaire aux autres», indique-t-il.

Dans le cadre d’un de ses emplois, il a été victime d’intimidation de la part d’employés. C’est à ce moment, vers l’âge de 33 ans, qu’il a vécu sa première dépression.

«J’étais honteux. Je me disais qu’ils m’avaient eu. J’ai été en arrêt de travail trois mois. Mais je n’avais pas fait de changements profonds», soutient l’homme.

Guérison

À la suite de sa dernière dépression, il s’est mis à faire de la méditation plusieurs fois par jour.

«J’ai coupé toutes les distractions extérieures pour diminuer les stimulations. Je me suis fermé les yeux et j’ai regardé en moi. J’ai découvert un vacarme. Tout ce que j’avais vécu depuis l’enfance était enfoui en moi», affirme-t-il.

Depuis sept ans, il est dans son processus de guérison avec des hauts et des bas. Il a repris un travail en conception de formation pour une entreprise d’aéronautique.

«J’ai mis ma santé au premier plan. Je ne veux pas tomber dans une spirale dépressionnaire et je veux être présent pour mes deux enfants», mentionne-t-il.

Aujourd’hui, il souhaite aider les autres dans la même situation que lui. Il a d’ailleurs offert une conférence sur le sujet et aimerait en offrir d’autres.

«Je conseille aux gens de prendre le temps de s’arrêter et ne rien faire pendant quelques minutes. C’est impossible d’être calme, si tu ne t’arrêtes pas», conclut-il.

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