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Bassin de La Prairie : augmentation de l’intensité des déversements

le lundi 30 octobre 2023
Modifié à 15 h 12 min le 30 octobre 2023
Par Guillaume Gervais

ggervais@gravitemedia.com

La Montérégie est la région qui présente l’intensité la plus élevée depuis 2017. (Photo : Le Reflet – Archives)

Les municipalités reliées au bassin de La Prairie sont parmi celles au Québec qui présentent une intensité «très élevée» des déversements d’eaux usées rejetés sans traitement dans les lacs et rivières, selon un rapport de la Fondation Rivières publié le 26 octobre.

À La Prairie, Saint-Constant, Delson, Sainte-Catherine et Candiac, 295 déversements ont été enregistrés en 2022, alors que 139 ont été recensés l’année précédente.

À noter que ces villes ne sont pas les seules dans le rouge, puisque la Montérégie est la région qui présente l’intensité de déversements la plus élevée, jusqu’à six fois plus importante que Montréal.

L’organisme juge que le portrait de la situation pourrait être pire étant donné que plusieurs villes ne connaissent pas les durées réelles des déversements.

«Encore trop de municipalités n’ont pas mis à niveau leurs ouvrages avec un enregistreur de débordement (EED) comme prescrit par le Règlement sur les ouvrages municipaux d’assainissement des eaux usées», explique le regroupement.

La Fondation Rivières soutient qu'avec les changements climatiques, «les précipitations extrêmes ajouteront de la pression sur les réseaux d’égouts, accentuant le phénomène des déversements».

«Exemple de saine gestion environnementale», selon la fondation

La Fondation Rivières note que la Ville de La Prairie a fait preuve d’audace en imposant un moratoire sur le développement immobilier de son territoire en 2022 afin d’interdire toute nouvelle construction qui engendrerait une augmentation du débit sanitaire dans son réseau.

Cette mesure a été prise à la suite d’un rapport préliminaire révélant que la capacité des infrastructures de gestion des eaux usées de La Prairie avait presque atteint sa limite et que la Ville pourrait être exposée à des amendes allant jusqu’à 6 M$ si des déversements survenaient dans le fleuve.

«La Ville prend très au sérieux les déversements d’eaux usées dans les cours d’eau. C’est pourquoi elle a mis en place le moratoire en 2022, fait savoir le maire Frédéric Galantai par voie de communiqué en réaction au dépôt du rapport de la Fondation Rivières. Bien que cette décision n’ait pas été prise de gaieté de cœur, je suis heureux aujourd’hui qu’elle est citée comme un exemple de bonne pratique environnementale.»

La Ville a indiqué dans le passé qu’elle souhaite alléger le moratoire au prochain budget, mais qu’elle ne garantit rien. Ce dernier prive la Municipalité de revenus de taxation.