Opinion

Billet d'humeur : des gars en or

le mercredi 25 avril 2018
Modifié à 13 h 31 min le 25 avril 2018
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Qui a dit que le hockey est un sport macho? Quand j’étais petite, les filles faisaient du patinage artistique. Sinon, elles jouaient à la ringuette. Elles ne jouaient pas au hockey. Autrement que dans la rue. C’est ce que j’ai fait avec mes voisins. J’ai appris avec eux, auprès d’eux. Devant la maison. On installait deux buts en plein milieu de la rue. Qu’on tassait quand une voiture arrivait. Il a fallu qu’une amie (chère Caro) me demande de remplacer pour que je renoue avec le dekhockey à Sainte-Catherine, il y a 15-20 ans. Et voilà que je joue régulièrement. Grâce à mon cousin Denis, j’ai intégré il y a presque deux ans une ligue amicale de dekhockey. Une ligue d’amis. Qui en mangent eux aussi. Ils sont incroyablement bons. Manient la rondelle avec une aisance que j’envie. Créent des jeux incroyables. Les filles qui jouent avec eux se comptent sur les doigts d’une main. Je me compte doublement chanceuse d’être dut lot parce que je n’ai pas le quart de leur talent. Et presque le double de leur âge. Je m’attendais à être tolérée. Tout au plus. À servir de «bouche-trou» les jours où il leur manque des joueurs. Ou lorsque le talent est moins au rendez-vous. Je croyais aussi que j’allais me faire accrocher de temps à autre. Susciter une certaine animosité lorsque vient le temps de batailler pour la balle. Plutôt qu’une saine compétition. Pour l’avoir déjà vécu…
«Notre susceptibilité est révélatrice de notre volonté d’égalité.» -Max Gallo
À ma grande surprise, ils m’ont fait une belle place. Même si je rate un jeu, que je n’arrive pas à revenir à temps en zone défensive; je ne les entend jamais se plaindre que je sois sur le jeu. Idem à l’égard des autres filles. Au contraire, ils n’hésitent pas à nous encourager. À nous faire une passe. Même si ça signifie que le jeu ne sera pas sans doute parfait. Ou concluant. Alors que je quittais la surface après un match disputé avec mon équipe féminine, l’autre jour, j’ai croisé Jo, un des joueurs de la ligue amicale. Il m’a simplement dit: «Belle game Hélène». Il n’était pas obligé. Ça m’a touché qu’un joueur aussi bon que lui me fasse ce compliment. Ça m’a fait réaliser à quel point je suis tombée sur des gars en or. Et que les mentalités évoluent même si on ne le voit pas toujours.      

Dernières nouvelles