Billet d'humeur : Les dessous de la Une

Voulez-vous connaître les dessous de notre travail? Si vous vous souvenez, c’est l’élection d’Alain Therrien à titre de nouveau député fédéral dans La Prairie qui a fait la manchette, le 23 octobre. On le voit tout souriant, le pouce en l’air. Ç’a peut-être l’air banal pour le lecteur, mais on a fait des pieds et des mains pour l’avoir. Et il s’en est fallu de peu pour que ça achoppe. Il faut savoir que le Journal part normalement aux presses le lundi à la fin de notre journée de travail. Étant donné les élections, nous avions obtenu une permission spéciale afin de fournir la Une – ainsi que la page 5 qui rapporte la nouvelle – en fin de soirée. D’ailleurs, merci à l’imprimerie et surtout à la directrice de la Boîte créative de Gravité Média, Jessica Ross. Considérant que les bureaux de scrutin fermaient à 21h30, c’était de justesse. On avait prévu un plan B. On avait préparé une manchette sur un autre sujet, advenant que ça ne fonctionne pas. Et une mention à l’effet que les résultats des élections fédérales n’étaient pas connus au moment d’aller sous presse. Mais c’était l’option la moins d’actualité pour nous. Dans un souci de bien vous servir. Question de se préparer à cette tombée (deadline) excessivement serrée, nous avions pris une longueur d’avance. Au cours de la journée de lundi, les journalistes Audrey Leduc-Brodeur et Vicky Girard avaient écrit des brouillons de trois articles, selon les scénarios les plus probables. Un texte portait sur la victoire d’Alain Therrien et l’autre sur la réélection de Jean-Claude Poissant. Le troisième faisait état d’un coude-à-coude serré dont le résultat était inconnu au moment d’imprimer. Dans les 15 minutes décisives, on a vécu des montagnes russes. Les premières boîtes de scrutin montraient que Jean-Claude Poissant allait être réélu. Je finalisais un article en conséquence avec les commentaires que me fournissait la journaliste qui était avec lui. Avant que la situation s’inverse. M’obligeant à prendre un autre article et les commentaires recueillis par l’autre journaliste. Puis, le coude-à-coude a repris au moment d’envoyer la Une sous presse. Soupir… J’étais au bord de la crise de nerfs. Finalement, il est devenu clair qu’Alain Therrien l’emporterait. On a tué la Une! Mais nous n’avions aucune photo victorieuse du principal intéressé. La photo de Denis Germain n’a jamais été aussi attendue! «Je ne comprends pas comment ç’a pu déraper aussi rapidement.» -Audrey Leduc-Brodeur, journaliste au Reflet