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Cerfs du parc Michel-Chartrand: Le recours à l’euthanasie était une « évidence »

le mercredi 01 décembre 2021
Modifié à 9 h 59 min le 01 décembre 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

L’euthanasie est l’une des solutions proposées pour réduire le cheptel de cerfs. (Photo: Le Courrier du Sud - Archives)

L’enjeu de la surpopulation des cerfs a occupé une grande place dans le travail de la Table de concertation sur l’équilibre écologique du parc Michel-Chartrand. Un objet de nombreuses réflexions, discussions, analyses… mais de peu de débats, car l’euthanasie d’une partie du cheptel s’est «imposée» comme devant être l’une des solutions.

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«On avait à considérer la sensibilité de la population, mais la solution elle-même, l’euthanasie de cerfs, c’était tellement évident, constate Louise Falcon, l’une des membres citoyennes de la Table de concertation. Quant on tient compte de la situation des cerfs, de leur bien-être, de l’état du parc, la solution s’impose parmi les autres.»

Mme Falcon rappelle tout de même que l’euthanasie d’une partie des cerfs n’est pas l’unique voie à adopter pour réduire le cheptel à une taille idéale de 10 à 15 cerfs, considérant la capacité de support du parc. Actuellement, environ 70 cerfs ont le parc comme habitat.

Louise Falcon (Photo: Gracieuseté)

Rappelons que le rapport suggère aussi l’accroissement de la chasse et la stérilisation d’une partie des femelles.
En novembre 2020, la Ville avait annoncé devoir abattre entre 10 et 15 cerfs afin de préserver les milieux naturels du parc Michel-Chartrand. Aujourd’hui, alors que la population de cervidés a doublé dans le parc-nature, l’opération touchera entre 55 et 60 bêtes. Malgré tout, Mme Falcon ne se désole pas de la situation.

«L’attention avait été mise sur une solution. Mais de tuer 10 à 15 cerfs ne fera pas en sorte que l’équilibre du parc sera maintenu de façon permanente. Ce qu’a fait la Table, c’est une démarche plus complète. Elle a regardé le parc dans son ensemble. Elle a analysé plusieurs enjeux, comme celui de la gouvernance, détaille-elle. Avec un travail à court, moyen et long terme, on sera plus gagnant.»

Mme Falcon croit également que la population saura comprendre les recommandations de la Table et les actions qui doivent être prises, malgré l’émotivité qu’a suscitée la question de l’abattage des cerfs.

«La population est capable de se faire une tête, si on présente les choses correctement, croit la citoyenne, qui dit croire en l’importance de s’appuyer sur l’analyse des faits et les avis scientifiques. Avec les mêmes faits, ils vont arriver aux mêmes solutions.»

Tout comme les Longueuillois sont à même de constater que le parc, sous plusieurs aspects, est mal en point.
Vice-présidente du Club d’ornithologie de Longueuil, Louise Falcon connait bien le parc Michel-Chartrand et était déjà au fait de sa fragilité avant d’entamer les travaux de la Table en mai dernier.

«C’est fou, ce qui m’a le plus étonnée, c’est quand on a fait une visite du parc et que je regardais avec les yeux de quelqu’un qui doit rendre compte de son équilibre fragile du parc et trouver des solutions. C’est désolant», relate-t-elle.

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En plus des recommandations afin de retrouver l’équilibre écologique du parc, la Table s’est penchée sur l’enjeu de la gouvernance et sur l’importance pour la Ville de se doter d’une vision de conservation.

«Je crois que la Ville a une vision, mais elle n’est peut-être pas assez affirmée. C’est un parc-nature, mais on ne l’affirme pas», illustre-t-elle.

Louise Falcon estime néanmoins qu’il est encore temps de «sauver» le parc, si des mesures adéquates sont prises.
«Le parc-nature, c’est un patrimoine naturel précieux», conclut-elle.