Actualités

Comment se munir contre les fausses nouvelles ?

le vendredi 20 décembre 2019
Modifié à 15 h 31 min le 20 décembre 2019

Comment se fier à une nouvelle? Comment ne pas tomber dans le panneau des fausses nouvelles? Comment lutter contre la désinformation? Lutter contre la désinformation: c’est le but des formations 30 sec avant d’y croire que présente la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) aux jeunes du secondaire, du cégep, de l’université et au grand public, un peu partout au Québec. Ces formations visent à donner des réflexes aux citoyens pour mieux repérer les fausses nouvelles et comprendre l’impact qu’elles peuvent avoir sur la société. Le Courrier du Sud a assisté à la conférence présentée par le journaliste de La Presse canadienne Pierre St-Arnaud au cégep Édouard-Montpetit le 28 novembre, sous l’initiative du professeur de Sciences humaines Jacques Provost. Qu’est-ce qu’une fausse nouvelle? De tout temps, il y a eu des fausses nouvelles, mais le phénomène s’est amplifié depuis l’avènement du Web et des réseaux sociaux. L’élection de Donald Trump a même popularisé le terme «fake news», dont le président américain se sert parfois pour qualifier tant les fausses nouvelles que celles qui lui déplaisent. Il est donc normal qu’une grande confusion se soit installée et que plusieurs lecteurs aient de plus en plus de mal à discerner le vrai du faux. «Une fausse nouvelle, c’est une invention – un mensonge créé de toutes pièces – qui prend l’allure d’une vraie nouvelle dans le but de tromper les gens, expose M. St-Arnaud. Autrement dit, l’information est fausse, mais elle semble vraie.» «La fausse nouvelle est toujours spectaculaire. L’idée, c’est de créer un buzz sur la publication, des interactions [mentions J’aime, partages, commentaires] qui seront vues par les personnes qui visiteront la page, ajoute le journaliste. Rare sont les fausses nouvelles qui laissent le monde indifférent ou qui traite d’un sujet qui n’intéresse personne.» Les fausses nouvelles se retrouvent principalement dans trois types de sujets, soit l’immigration, l’économie et la santé, tous des sujets polarisants qui divisent la population. Les fausses nouvelles circulent également six fois plus vite que les vraies nouvelles par le simple fait qu’elles sont surprenantes. De plus, 60% des individus ne lisent pas l’article en question et ne prennent même pas la peine de cliquer sur les liens. Il se font leur opinion simplement avec le titre, ce qui contribue à propager les fausses nouvelles. Pourquoi créer une fasse nouvelle? Le but premier d’une fausse nouvelle est de tromper le lecteur et d’adopter le point de vue de la personne qui l’a rédigée. Elle peut avoir des impacts importants puisque que l’information que nous consommons façonne notre vision du monde, nos opinions. Une personne est d’ailleurs plus susceptible de partager une fausse nouvelle si celle-ci confirme ses croyances. L’objectif est de faire du lecteur un propagateur de fausses nouvelles. Une autre raison pour créer des fausses nouvelles est de faire de l’argent. Sur le Web, une nouvelle populaire engendre des revenus publicitaires. Plus il y a de clics vers une page, plus la publicité présente est vue. Et plus elle est vue, plus il y a des revenus pour les administrateurs. C’est donc principalement l’argument économique qui a contribué à l’émergence du phénomène des fausses nouvelles. Tomber dans le panneau Il est facile de tomber dans le panneau des fausses nouvelles parce qu‘elles sont souvent très bien faites. La présentation, le lettrage, le logo du prétendu média d’information; tout y est pour que lecteur se fasse prendre. On estime que neuf personnes sur dix ont déjà été berné par une fausse nouvelle. Les personnes de moins de 34 ans s’informent très majoritairement sur les réseaux sociaux. Plus de 80% des personnes de 18 ans et plus au Québec possèdent un compte Facebook et près de 10% un compte Twitter. Les gens s’informent donc résolument sur les réseaux sociaux. «La population s’informait auparavant dans un journal papier, à la radio ou à la télévision, souligne M. St-Arnaud. Les gens connaissaient le média, y étaient abonnés. Maintenant, les frontières sont floues.» Quoi faire pour ne pas propager une fausse nouvelle?

  • Consulter des sites d’information crédibles et fiables.
  • Récolter des preuves.
  • Recouper les informations.
  • Prendre quelques secondes avant d’aimer, partager et commenter une nouvelle.
  • Cliquer sur les articles et les lire au complet.
  • Sortir des réseaux sociaux.
  • Diversifier ses sources d’informations.
Comment s’assurer qu’il s’agit d’une vraie nouvelle?
  • Vérifier que le nom du médias/logo y apparait.
  • Vérifier que le nom du journaliste y apparait.
  • Vérifier la date de l’article.
  • Vérifier que l’URL est cohérente.
  • Vérifier si le média possède une section À propos sur son site.

Dernières nouvelles