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Démolition de l’église à Saint-Philippe : la Fabrique affirme que la Ville n’a pas respecté l’entente

le vendredi 24 mai 2019
Modifié à 11 h 35 min le 27 mai 2019
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Lorsqu’elle a vendu l’église à la Ville de Saint-Philippe en 2014, la Fabrique de la paroisse de la Nativité de la Sainte-Vierge garantissait par protocole à ses fidèles que leur lieu de culte serait préservé. Cinq ans plus tard, la Fabrique se dit déçue de voir que la Municipalité démolira le bâtiment pour faire place à du développement domiciliaire «On trouve que Saint-Philippe ne respecte pas l’entente et le contexte dans laquelle elle a été négociée», a affirmé au Reflet André Robitaille, président de la Fabrique. Il rappelle que c’est la Ville qui avait approché la paroisse en vue d’acquérir le terrain et l’église à la suite de la fermeture de son centre communautaire en 2013. Le centre, voisin de l’église, était situé sur le terrain de la paroisse.  
«C’est sûr que l’église n’est pas récente [1973]. Le bâtiment peut encore servir. Il ne tombera pas demain matin.» - André Robitaille, président de la Fabrique
  «On nous disait qu’il y avait urgence de combler le manque de locaux pour les organismes. Une partie de l’église servirait à des fins communautaires et l’autre, pour le culte. C’est dans ce contexte que s’est conclue cette vente pour la somme de 147 500$», a souligné M. Robitaille. «Les discussions qui ont mené à cette conclusion, a-t-il poursuivi, se sont déroulées avec l’engagement de la Municipalité à aménager et maintenir l’église.» Étonnement et réaction M. Robitaille se dit d’autre part étonné par les propos de la mairesse Johanne Beaulac à l’effet que la Ville n’avait pas de «projet en tête» concernant l’avenir du bâtiment. C’est ce qu’elle a affirmé lors d’une rencontre avec les paroissiens le 28 avril. «Deux ou trois jours plus tard, vous annoncez dans Reflet qu’il allait y avoir du développement domiciliaire», a déclaré le président de la Fabrique. Quant aux affirmations de Mme Beaulac à l’effet qu’il y aurait eu discussions entre la paroisse et l’ancienne mairesse Lise Martin pour l’aménagement d’un lieu du culte au Complexe Élodie-P.-Babin, elles ne seraient pas fondées, selon la Fabrique. «Il n’y a pas eu d’entente entre la Ville et la paroisse», a fait remarquer M. Robitaille. La mairesse Johanne Beaulac a pourtant répondu le contraire. «Dès février 2015, la Ville [sous l’ancienne mairesse Lise Martin] avait rencontré les représentants de la Fabrique, dont le président de l’époque. Cette rencontre d’information visait précisément à discuter du déplacement des activités de l’église vers le centre communautaire», a-t-elle indiqué. «C’est sur les bases de ces échanges que la Ville a poursuivi les démarches de transition, a-t-elle ajouté. D’autres rencontres sont à prévoir avec la Fabrique pour coordonner ensemble le déménagement des activités d’ici la fin de l’année». De son côté, M. Robitaille déclare que la salle proposée par l’administration ne répond pas aux besoins de celle-ci en ce qui concerne l’espace. Pour la Fabrique, il n’est pas question de négocier un nouveau protocole. Une résolution a été adoptée en ce sens lors d’une réunion de la Fabrique, le 17 avril, et transmise à la Ville. «Idéalement, nous voulons que l’église demeure», a souhaité André Robitaille. Mme Beaulac a rappelé que l’église requiert des réparations majeures et que la Ville ne dépensera pas pour sa réfection.