Actualités

Entente de partenariat avec les pompiers de Kahnawake

le mercredi 30 septembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 30 septembre 2015
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Les services d’incendie de la région ont abouti à un partenariat formel avec leurs voisins de Kahnawake. Concrètement, les pompiers de la réserve pourront intervenir en dehors de leur territoire et réclamer la pareille à leurs confrères d’ici quelques semaines.

«On est très fier parce que ça fait au moins cinq ans qu’on négocie», explique Sylvain Dufresne, directeur du service d’incendie de La Prairie et président sortant de l’Entente intermunicipale des Grandes-Seigneuries qui regroupe 19 services d’incendie de la région.

À sa connaissance, un tel partenariat en matière d’incendie entre une réserve et des municipalités serait une première au Québec. Le Secrétariat aux Affaires autochtones n’a pas été en mesure de confirmer l’information, mais pense que c’est plausible.

«Nous sommes contents de cette entente à long terme, a dit le directeur du service d’incendie de Kahnawake, David Scott. C’est bon pour nous et pour la population de la région.»

«On a toujours senti qu’ils avaient de l’ouverture depuis le début, mais on faisait face à des défis», ajoute M. Dufresne au sujet des négociations pour arriver à s’entendre.

Formation équivalente des pompiers, règles communes de communication, couverture en cas d’accident sur le territoire amérindien; il fallait uniformiser les façons de faire pour les 23 villes faisant partie de l’alliance.

C’est comme si deux entités étrangères s’alliaient et le service du greffe de Candiac a fait un travail colossal pour rédiger l’entente, selon le président sortant de l’association.

«Le défi, c’est qu’ils n’ont pas la même législation que nous. Nos villes sont régies par la Loi sur les cités et villes alors que le conseil mohawk de Kahnawake est un organisme fédéral. Il a fallu un décret du gouvernement du Québec pour autoriser l’entente», affirme M. Dufresne.

Québec a adopté le décret le 2 septembre 2015.

Payer les pompiers seulement

L’Entente intermunicipale des Grandes-Seigneuries prévoit que les services d’incendie qui en sont membres peuvent s’aider en cas d’incendie ou de sinistre.

«On y recourt de façon régulière, dit M. Dufresne. Évidemment, on privilégie nos voisins pour la rapidité d’intervention ou parce qu’ils ont développé une spécialité dont on a besoin (La Prairie a une patrouille nautique, par exemple).»

En conséquence, les services d’incendie de Sainte-Catherine, de Châteauguay et de Mercier pourraient être en contact plus fréquents avec leurs collègues de Kahnawake.  

Advenant la répétition de drames majeurs comme la tragédie de l’Isle-Verte ou celle du Lac-Mégantic, la force de frappe sera accrue, se réjouit M. Dufresne.

De plus, la flotte d’incendie de la réserve constitue un autre atout. Elle est à la fine pointe de la technologie et les véhicules sont récents et en bon état.

«L’entente n’est pas dispendieuse parce qu’on se partage les ressources. On ne paye que le salaire du personnel», ajoute-t-il.

Avant que Kahnawake ne fasse partie de l’alliance, les échanges de services d’incendie étaient possibles, mais compliqués. La facture était chaque fois négociée à la pièce.

Quant au territoire amérindien, il n’est pas plus à risque que celui des autres villes de la région. Il est surtout composé de résidences et de commerces.

 

L’entente prévoit:

-Le français comme langue d’échange sur les ondes radio des services d’urgence.

-Que la Ville qui recourt à l’entraide paye le salaire des pompiers de l’extérieur qu’elle réclame.

 

Dernières nouvelles