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Environnement : les défis de La Prairie, selon son conseiller écologique

le mercredi 24 avril 2024
Modifié à 8 h 23 min le 25 avril 2024
Par Valérie Lessard

vlessard@gravitemedia.com

Daniel Girard, conseiller en transition écologique à la Ville de La Prairie. (Photo : Le Reflet - Denis Germain)

En poste depuis bientôt deux ans à la Ville de La Prairie, le conseiller en transition écologique Daniel Girard ne chôme pas avec le moratoire sur la construction neuve, l’ancien golf et la briqueterie à développer, sans parler des enjeux des changements climatiques. «Ce qui m’avait attiré à La Prairie, c’est qu’il y avait déjà de grands milieux naturels et qu’il y a aussi plein de défis», confie-t-il en entrevue.

«Tout est à faire en même temps : s’adapter aux changements climatiques, réduire nos gaz à effet de serre, mieux protéger nos milieux naturels et penser aux déplacements actifs de façon sécuritaire», énumère l’employé municipal dont le mandat est de conseiller ses collègues d’un point de vue environnemental.

Dès son embauche, il a averti le conseil municipal. «Je leur ai dit : je vais poser des questions et je vais vous challenger.  Je risque de vous mettre parfois inconfortable, parce que si on veut une transition écologique, ça veut dire qu’on veut changer des comportements, on veut changer notre vision de l’avenir», explique-t-il.

(Photo : Le Reflet - Denis Germain)

Il est arrivé à la Ville quelques mois après l’entrée en vigueur du moratoire sur la construction neuve. Ce dernier a été imposé puisque le réseau arrivait à un point de saturation où il pouvait y avoir des déversements d’eau usée dans le fleuve, même en  temps sec, ce qui est interdit par la loi.

«On est en train de négocier avec le ministère de l’Environnement pour savoir quelles solutions on peut mettre en place pour qu’ils nous donnent un certificat d’autorisation pour permettre de construire à nouveau», mentionne M. Girard.

Du vert et du gris

À ce sujet, il dit travailler sur deux angles d’attaques : le vert et le gris. «Pour le vert, on a commencé à renaturaliser certains terrains pour laisser un peu la nature aller. Ça garde plus d’eau (dans le sol) quand il y a de grosses pluies. C’est de voir aussi à la canopée, de garder plus d’arbres parce que ça a un effet tampon pour l’eau.»

Du côté «gris», la municipalité réfléchit à séparer le réseau pluvial du sanitaire dans certains quartiers, mais aussi à rajouter plus de verdure lors des réfections de rue, par exemple en ajoutant des fossés de rétention.

M. Girard croit que La Prairie a l’avantage d’avoir de beaux territoires déjà protégés comme le parc de conservation du marais, où la rainette faux-grillon est présente, ainsi que le secteur de la rivière Saint-Jacques.

Le golf et la briqueterie

La Ville compte aussi deux grands secteurs qui pourront être développés lorsque le moratoire sera levé : l’ancien golf et l’ancienne briqueterie. Si certains peuvent souhaiter que ces espaces demeurent verts, Daniel Girard y voit plutôt une opportunité de combiner développement et verdure dans ces secteurs qui n’ont pas une grande valeur écologique dans l’état où ils sont, selon lui. Il rappelle que dans le cas du golf, plus d’arbres ont été abattus par le promoteur que ce qui était permis.

 «Dans le cas de la briqueterie, on a la chance d’avoir un grand carré de sable dans le milieu de la ville. Aussi bien en profiter pour y mettre du monde et créer de nouveaux espaces verts en même temps», fait-il valoir.

Comme il le disait lui-même, les défis et opportunités en environnement ne manquent pas. «C’est plate à dire, mais je pense avoir de la job jusqu’à ma retraite. Je ne suis pas trop inquiet», conclut-il à la blague.