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Grève en santé à l’automne

le mardi 23 juin 2015
Modifié à 0 h 00 min le 23 juin 2015
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Les employés du Centre de santé et de services sociaux Jardins-Roussillon (CSSS) pourraient recourir à la grève à l’automne si les négociations pour le renouvellement de leur convention collective n’aboutissent pas.

«Ça va tellement mal qu’on va recourir à ce moyen ultime. Le gouvernement veut diminuer notre banque de congés de maladie alors qu’on est surchargé. Nous avons des gens qui sont surmenés et victimes d’accidents de travail. Québec veut aussi revoir nos congés fériés, nos primes et augmenter l’âge de la retraite», déplore Simon Beaulieu, président du SCFP (Syndicat canadien de la fonction publique, local 3247) qui représente quelque 1200 travailleurs du CSSS Jardins-Roussillon.

Parmi eux, on retrouve du personnel de soutien, dont des auxiliaires familiales, des préposés aux bénéficiaires, du personnel d’entretien, de cuisine et de bureau.

Propos similaires pour Vanessa David, vice-présidente de l’exécutif du local APTS (Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux).

«Il y a un grand vent de découragement. C’est clair que ce qu’on nous propose constitue un recul par rapport à nos  conditions actuelles. On a un vote d’intention de grève à 97% de nos membres», déclare sa présidente qui s’exprime au nom de 500 travailleurs dont des travailleurs sociaux, techniciens en imagerie médicale et en laboratoire et psycho éducateurs.

Tous deux étaient présents lors d’un dîner organisé par le syndicat sur le terrain des bureaux du CSSS Jardins-Roussillon à Candiac hier.

Augmentation

Les deux représentants syndicaux désirent un rattrapage salarial en raison du gel découlant des deux dernières conventions collectives. Leurs membres sont sans contrat de travail depuis le 31 mars. À ce chapitre, ils demandent une augmentation de 4,5% par année sur une période de cinq ans.

«Le gouvernement nous propose 0% d’augmentation pour les deux premières années et 1% par année pour les trois suivantes. Cela ne suit même pas le coût de la vie qui est de 2% par année! Les médecins, eux, ont signé 38% d’augmentation étalée sur 7 ans. Ça n’a aucun sens. Tout augmente sauf nos salaires», dénonce M. Beaulieu.  

«Les gens s’imaginent que les employés du réseau de la santé ont de meilleures conditions de travail que la majorité des gens, intervient Mme David. C’était peut-être le cas, il y a 15 ou 20 ans, mais ce n’est plus vrai. On est, incluant les employés syndiqués ou non, à 7,6% en dessous de la masse salariale du Québec.»

Privatisation

Vanessa David craint que les compressions et les exigences du gouvernement ne poussent les salariés à se diriger vers le privé.

«Le réseau de la santé doit exercer un attrait pour maintenir des services publics de qualité. Faute d’effectif, le système se privatisera graduellement au bénéfice des compagnies d’assurances qui se rempliront les poches. Tant mieux pour ceux qui pourront se payer des services privés, mais pour les autres?», questionne Vanessa David. 

Sans nier les problèmes économiques qui touchent les finances publiques, Simon Beaulieu rappelle que d’autres solutions existent pour que l’État récupère des revenus.

En guise d’exemple, il cite la mise sur pied d’un régime public d’assurance médicament qui engendrerait des économies de 1 G$ ou la lutte à l’évasion fiscale permettrait une économie de 300 M$.

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