Le Complexe sportif décomplexifié

Une foire d’information tenue le 16 février à Delson a fait la lumière sur plusieurs questions qui demeuraient en suspens dans le dossier du Complexe sportif régional. 

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Coût  

Le Complexe sportif coûtera 34,69 M$ net. Après plusieurs augmentations des dépenses en raison de l’inflation et des mois de spéculation, l’investissement officiel du Complexe sportif est connu. À ce montant s'ajoute la subvention de 7,5 M$ du ministère de l’Éducation. Les coûts de construction, de mobilier et d’équipement représentent 33,95 M$, l’acquisition du terrain, 7,24 M$, et les frais de financement, 1 M$. 

Serge Courchesne, trésorier à Sainte-Catherine, est catégorique : «il n’y aura pas d’augmentation de taxes, puisque ça représente 0,5 % des budgets municipaux futurs de Sainte-Catherine (200 000$) et Delson (100 000$). Ce sera couvert par des leviers comme les surplus budgétaires et la création de richesses foncières, et le projet sera priorisé par rapport à d’autres». 

L’autofinancement entier se fera dans 17 ans plutôt qu’à sa première année comme prévu, a-t-on appris à la foire d’information. D’ici là, le Complexe sportif sera financé à 92,5% par l’occupation des clubs sportifs, scolaires et ligues adultes, entre autres.

Pour le Club de Soccer Roussillon notamment, qui dépense des centaines de milliers de dollars en locations de locaux, il y aura certainement une économie. 

Claude Lapointe, citoyen de Sainte-Catherine, considère toutefois qu’aucune prévision budgétaire n’a été détaillée en chiffres. Le tout était plutôt présenté sous forme de pourcentage. 

Terrain

Une Sainte-Catherinoise, Amélie Jolie, croit que l’achalandage de la route 132 dans le secteur du futur Complexe sportif pourrait nuire au projet. Une analyse de la circulation est prévue, mais n’a pas encore été effectuée, admet Nathalie Trottier, directrice de l’urbanisme à Delson. 

«On pourra savoir le nombre de véhicules qui circulent. Pour le moment, il n’y aura qu’un seul accès par le boul. Georges-Gagné. Avec l’étude, on évaluera s’il y aura une autre entrée ou si on déplacera l’accès sur ce tronçon plus loin», dit-elle.

L’option d’un accès dans le secteur des rues du Titanic et du Princess du côté de Sainte-Catherine n’est plus sur la table présentement, indique-t-elle. 

Il s’agit d’un élément qui dérangeait des citoyens qui résident dans le quartier, comme M. Lapointe.  

Partenariats 

Les Villes à proximité ont été invitées en janvier à se joindre à la Régie d’exploitation du Complexe sportif. 
Saint-Constant a décliné l’invitation, évoquant entre autres n’avoir jamais reçu «le modèle d’affaires qui permet de justifier que ce projet pourrait totaliser un investissement potentiel et évolutif de 40 M$», a-t-elle fait savoir en séance extraordinaire du conseil municipal, le 13 février. 

Sylvain Bouchard, président de la régie, ne voit pas cette résolution comme un refus, mais plutôt une demande pour davantage d’informations, ce qui sera fait, dit-il. La porte demeure ouverte pour toutes les Municipalités environnantes, autant en termes d’entente pour des tarifs préférentiels que d’investissement, fait-il savoir. 

Pour M. Lapointe, les Municipalités de la MRC de Roussillon auraient toutes dû être contactées plus tôt dans le dossier. Il soulève que le maire de Candiac, Normand Dyotte, ne semble pas avoir été bien accueilli lorsqu’il a voulu discuter pour collaborer. 

«Pourquoi nos maires ne discutent jamais pour faire des projets tous ensemble? s’interroge M. Lapointe. L’idéal, ce serait un Complexe sportif pour lequel toutes les villes du Roussillon sont impliquées depuis le début. Là, Sainte-Catherine et Delson ont tout fait ensemble et invitent tardivement les autres qui n’en savent pas assez pour s’embarquer là-dedans.» 

Apport des citoyens

En tant que mère d’une famille sportive, Mme Jolie considère somme toute que le Complexe est une «excellente nouvelle». 

«Nous dépenserons moins d'argent et de temps en déplacement pour les activités sportives, en plus du coût pour l'organisation de soccer qui sera sûrement, je l'espère, moins cher à la location que de louer des plateaux d'entraînement au complexe Bell à Brossard, par exemple», partage-t-elle. 

Celle qui admet quand même être inquiète de voir apparaître un bâtiment d’envergure à proximité dit avoir eu «l'impression que les dirigeants faisaient démonstration de bonne foi et que les décisions étaient déjà prises [avant la foire].»

M. Lapointe partage ce point de vue. 

«On a l’impression qu’ils ont essayé de nous amadouer», dit-il en ajoutant qu’il considère que les citoyens n’ont pas été informés adéquatement durant le processus. Au lendemain de la foire, il affirme n’être «pas beaucoup plus avancé». 

Un comité de voisinage sera formé de deux citoyens de Delson, deux de Sainte-Catherine, deux d'autres villes et deux élus du conseil d’administration de la régie. 

«On a un formulaire de candidatures. On veut une mixité des genres et des âges. On leur demande pourquoi ils veulent contribuer. C’est ainsi qu’ils seront choisis par une personne indépendante», explique Marina Badani, conseillère aux communications à Sainte-Catherine.  

Puis, une boîte à idées sera aussi prise en compte.