Opinion

OPINION - Des milieux humides d’une grande importance sur le site de l’ancien golf de Candiac

le mardi 06 octobre 2020
Modifié à 14 h 28 min le 05 octobre 2020
Un article paru le 17 septembre dans le Reflet nous apprenait que Groupe Maison Candiac avait mandaté une firme privée pour dresser un portrait de la biodiversité sur le site de l’ancien golf de Candiac. «Quant à la faune et la flore, il n’y a aucune espèce à statut particulier. Même constat pour les milieux humides» aurait lancé le biologiste Dominic Sénécal de la firme Évolution Environnement.  M. Sénécal a fait cette déclaration alors que ses inventaires n’étaient pas encore terminés. Ces propos, qui semblent vouloir minimiser la valeur écologique du site, sont d’autant plus étonnants qu’ils sont en opposition avec le constat que fait le ministère de l’Environnement et de la Lutte au changement climatique (MELCC). Dans un rapport d’inspection datant d’août 2020, le ministère reconnait en effet que les étangs du site de l’ancien golf ainsi que le lit d’écoulement sont des milieux humides et hydriques au sens de la Loi sur la Qualité de l’Environnement, et qu’ils doivent être conservés ainsi que leur littoral. De plus, l’analyse cartographique a démontré que le golf était historiquement traversé par un cours d’eau qui se jetait dans le marais Smitters et que les étangs actuels et leur lit d’écoulement en sont les vestiges. Selon les experts du ministère, les milieux hydriques sur l’ancien golf contribueraient à alimenter en eau la zone protégée par un décret fédéral pour la survie d’une espèce menacée, la rainette faux-grillon. En plus de l’importance stratégique que ce lien hydrologique leur confère, les étangs de l’ancien golf constituent en eux-mêmes des habitats pour une variété d’espèces fauniques. Des oiseaux piscivores tels que la Grande aigrette, le Grand héron et le Cormoran à aigrettes, des grenouilles, des rainettes ainsi que des tortues ont été fréquemment observés par les résidents et nous sommes convaincu qu’un inventaire sérieux permettrait d’allonger considérablement cette liste. Les milieux humides ont une importance majeure pour la protection de la biodiversité et la régulation de l’eau, toutes deux grandement affectées par les changements climatiques.  Ces habitats sont continuellement menacés par des projets de développement résidentiel qui font fi de leur rôle écologique primordial.  Actuellement, seulement 3% du territoire terrestre de la MRC du Roussillon a un statut d’aire protégée alors que les objectifs nationaux sont de 17% pour 2020. Nous espérons que l’ensemble des intervenants prendra rapidement conscience de la grande valeur des milieux humides et hydriques qui se trouvent sur le site de l’ancien golf.  Les décisions prises sur l’avenir de ce territoire pourraient avoir des répercussions à l’échelle régionale, notamment sur la dynamique hydrologique de l’aire de conservation de la rainette faux-grillon dont la mise en place a nécessité, faut-il le rappeler, des interventions musclées de la part des différents paliers de gouvernements. Catherine Vallée et Andrée Gendron, biologistes