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Projet Carrière vivante veut un parc naturel urbain

le mercredi 18 novembre 2020
Modifié à 8 h 24 min le 18 novembre 2020
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

Alors que le propriétaire de l’ancienne carrière à La Prairie aimerait y aménager des maisons familiales, c’est tout le contraire du côté du mouvement citoyen Projet Carrière vivante, qui prône plutôt la création d’un grand parc urbain. À LIRE AUSSI: Le point sur la situation de l'ancienne carrière à La Prairie VIDÉOS - Le Journal visite la carrière à La Prairie Le mouvement souhaite une restauration de la carrière «qui tienne compte des potentiels écologiques, patrimoniaux, scientifiques, culturels et récréatifs du site», énumère d’entrée de jeu l’une des initiatrices, la biologiste Andrée Gendron. Cette dernière a fait du porte-à-porte près de la carrière au courant de l’été et affirme que cette proposition «s’enligne avec celle des citoyens». Le parc Le parc naturel urbain qu’imagine Projet Carrière vivante dans le secteur excavé du terrain comprendrait un plan d’eau d’une vingtaine d’hectares «permettant le retour des oiseaux, amphibiens, tortues et poissons qui s’y trouvaient avant le début des travaux de remblai», indique Mme Gendron. Le regroupement citoyen propose également un élargissement de la lisière boisée qui borde le sentier du bocage, afin d’en faire un corridor faunique d’au moins 100 mètres de large et dans lequel «on pourrait créer des milieux humides». «Ces nouveaux habitats aideraient la population de la rainette faux-grillon à se maintenir», fait-elle valoir, en ajoutant que les milieux humides sont aussi bénéfiques pour les citoyens, notamment dans la lutte aux îlots de chaleur. Mme Gendron suggère aussi de conserver et d’accentuer le relief du terrain, afin de «dynamiser» le paysage. «On devrait également songer à mettre en valeur le passé industriel du site de la briqueterie et préserver une partie du gisement fossilifère qui s’y trouve», ajoute-t-elle. Projet Carrière vivante déposera, lors de la prochaine consultation publique de la Ville, un mémoire où seront présentées ses propositions. Financement Mme Gendron considère que la municipalité ne manque pas de ressources pour payer ce projet, alors que «de plus en plus de fonds sont disponibles pour aider les municipalités à protéger les milieux naturels et à en recréer», soutient-elle. Elle nomme entre autres le Programme de restauration et de création de milieux humides et hydriques du gouvernement du Québec, dont le budget s’élève à 30 M$, et le Fonds des municipalités pour la biodiversité, dans lequel le gouvernement provincial a investi près de 1,9 M$. Mme Gendron croit que l’estimation par la Ville de l’expropriation du propriétaire, évaluée à 45 M$, ne tient pas compte de la «véritable valeur marchande» du terrain. «De changer l’affectation pour qu’elle soit résidentielle, c’est sûr que ça fait grimper la valeur marchande de façon vertigineuse. Mais si on reste en zonage industriel lourd, la valeur n’est pas celle que le directeur de l’urbanisme a dit, avance-t-elle. Je pense que c’est possible de payer la juste valeur marchande du territoire et d’aller chercher de quoi payer ces segments de terrain.» Affectation Le mouvement déplore que le changement d’affectation ait déjà été adopté, alors que la consultation citoyenne n’est pas terminée. «C’est comme si on partait de l’idée que le projet avait déjà été identifié, donc on modifie l’affectation en conséquence, relève-t-elle. On espère que, peut-être sous une autre administration, il y aura moyen de demander des changements sur le plan de l’affectation sur une partie du territoire.» Des impacts sur les maisons? Selon Andrée Gendron, Acti-Cité n’a pas respecté «l’interdiction d’effectuer le remblai à proximité des propriétés en période estivale», prévue au règlement. La biologiste, qui réside près de la carrière, assure que ça n’a pas été le cas. Les mouvements de compression des camions font notamment «vibrer» les murs de sa maison et de celles de ses voisins, dit-elle. «On se pose des questions sur l’impact que ça pourrait avoir à long terme sur la structure des maisons à proximité, les revêtements extérieurs…» ajoute-t-elle. Par ailleurs, Mme Gendron dit avoir entendu les claquements de bennes des camions tout l’été, à longueur de journée. Elle admet toutefois que certains camions ont changé leur bruit de recul, ce qui est moins «agressant». «C’est quand même présent dans l’environnement sonore», déplore-t-elle.

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