Sports

Trois handballeuses déterminées à se prouver en Chine

le vendredi 26 avril 2024
Modifié à 20 h 53 min le 26 avril 2024
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Amélie Leclair, Alice Florescu et Hadyle Ben Hassin représenteront le Canada en Chine lors du Championnat du monde de handball des moins de 18 ans. (Photo : Gracieuseté)

Le Canada n’est pas reconnu comme une puissance en handball. Ce qui n’empêche pas Hadyle Ben Hassin, Alice Florescu et Amélie Leclair d’être animées d’un profond désir de surprendre lors du Championnat du monde des moins de 18 ans qui aura lieu en Chine au mois d’août.

Amélie et Hadyle, de Saint-Constant, et Alice, originaire de Brossard, reconnaissent que le défi est grand, mais emballant. 

«Je me sens privilégiée de vivre ce tournoi avec mon jeune âge. Je veux être fière de moi, a affirmé Amélie, 15 ans. J’aimerais revenir avec une victoire et démontrer ce dont j’ai été capable.»

La Constantine a joint l’équipe nationale juvénile après la qualification du Canada. Hadyle et Alice étaient de ce tournoi à Porto Rico et elles ont eu un avant-goût de ce que représente une compétition internationale. «On s’attendait à peu, a concédé Alice, gardienne de but. Mais on a gagné nos premiers matchs, ce qui nous a permis de nous rendre compte de notre potentiel.»

Les filles ont donc mérité leur place au Championnat du monde des moins de 18 ans. La tâche ne sera pas mince, puisque le Canada se retrouve dans un groupe qui comprend la Corée du Sud [championnes du monde en titre], le Japon et les Pays-Bas. «On va jouer contre des grosses équipes, a reconnu Hadyle. L’objectif sera de ne pas finir 32e [la dernière position]. Participer à ce tournoi représente une opportunité unique et on va tout donner.»

Un sport intense

Le handball demeure un sport marginal au Canada. L’équipe ne jouit d’aucune subvention. Une telle aventure est estimée à 150 000 $ et dépend entièrement du soutien des parents et de la communauté. Il y a deux ans, le Canada avait obtenu son ticket pour le Championnat du monde des moins de 18 ans, mais avait décliné une participation, faute de financement. «C’est dommage pour le rêve de ces filles-là», a déploré Amélie. 

Une campagne de sociofinancement est d'ailleurs lancée pour soutenir l'équipe. 

Il n’en est pas moins surprenant, soutiennent les filles. «C’est un sport qui allie le cardio, la vitesse et la force, explique Hadyle. Le jeu à Porto Rico était spectaculaire.»

De sa position de gardienne de but, Alice voit le jeu se déployer d’un angle différent. «Une partie n’est jamais terminée, peu importe l’écart, a-t-elle avancé. L’important est de ne jamais reculer, de croire en son équipe.»

D’ici le tournoi, qui aura lieu à Chuzhou en Chine du 14 au 24 août, les filles multiplieront les camps et entraînements. Amélie aura notamment l’opportunité de participer à un tournoi international au Portugal. 

La vétérane et la jeunesse

Hadyle, 17 ans, a contribué à la qualification du Canada à Porto Rico. Elle endosse ainsi un certain rôle de vétérane dans l’équipe. «Quand je joue sur le circuit juvénile par exemple, je vais juste donner 2-3 conseils, les mêmes qu’on m’a donnés à mes débuts, a-t-elle avancé. Autant mes coéquipières peuvent apprendre de moi, autant je peux apprendre d’elle.»

Elle se veut un bel exemple pour Amélie qui la respecte beaucoup. «Je suis jalouse de sa volonté, a-t-elle avoué. Je la regarde comme une idole. Elle n’abandonne jamais et elle a tout un plomb [un tir lourd] du 9 mètres.»

Hadyle a aussi eu de bons mots pour sa coéquipière qu’elle décrit comme une fille super humble, dotée d’une bonne vitesse, d’un bon tir de loin et d’une capacité à calmer le jeu malgré son intensité.