Une écrivaine de Delson partage son oeuvre dans un recueil

Après avoir été victime de complications chirurgicales qui ont bouleversé sa vie en 2015, Yolaine Champagne a retrouvé le bonheur en décidant de poursuivre sa passion pour l’écriture et d’en faire sa nouvelle raison d’être.

«Les rêves, les projets créatifs et les gens qui me font confiance, c’est là où je puise ma force pour garder le moral», soutient l’autrice de 48 ans.

La Delsonienne participe à la rédaction d’un recueil regroupant 13 auteurs. Intitulé Nuances, le livre regroupe une nouvelle de chaque auteur sur les nuances de la romance, comme le contemporain, le fantastique et le suspense. Dans tous les cas, les nouvelles gardent la toile de fond de l’amour, indique-t-elle.

Le recueil Nuances sera lancé à Québec, le 4 février. (Photo gracieuseté)

«Nous avons toutes à cœur de mieux faire connaître les différentes teintes de romance pour montrer que ce genre littéraire a bien changé et qu’il peut plaire à n’importe qui, pas seulement aux femmes», explique-t-elle.

Selon Mme Champagne, les organisatrices veulent démontrer par le biais de ce projet que la romance a évolué et qu’on y aborde des sujets et des préoccupations actuels. Elle estime que «ce genre est encore trop boudé et considéré, à tort, comme sans substance et rempli de clichés».

Par ailleurs, le projet initié par les autrices Janney Deveault et Geneviève Boucher a pour objectif d’amasser des fonds pour deux causes, soit la fondation Dr Clown qui brise l’isolement social et la fondation Animo pour la vie qui évite l’euthanasie d’animaux de compagnie.

«Quand elles m’ont contactée, l’idée de participer au recueil m’a tout de suite plu, raconte-t-elle. Puisque j’ai réalisé les couvertures et la mise en page de mes six romans, elles m’ont demandé si, en plus d’écrire une nouvelle, j’acceptais de me charger du design de Nuances.»

S’adapter à sa nouvelle réalité

Yolaine Champagne travaillait comme thérapeute en réadaptation physique auparavant. À 41 ans, elle a subi une opération chirurgicale à la colonne cervicale. L’opération a engendré un problème dans ses vertèbres qui a rendu son cou plus fragile.

«Je suis en quelque sorte devenue intolérante à la gravité et aux moindres secousses, précise-t-elle. Je dois donc souvent m’allonger et à tout prix éviter la voiture.»

Elle a dû quitter son emploi et dire adieu à un grand nombre d’activités.

«Ça me rend triste de penser à tout ce que j’ai perdu, aux collègues et à la parenté que je ne vois plus», se désole-t-elle.

Cependant, celle qui a rédigé six romans dans sa carrière tente de voir le positif.

«Plutôt que de me morfondre en songeant à mes limitations, je choisis d’axer mes pensées sur les capacités qu’il me reste», soutient-elle.

C’est en étant couchée qu’elle a écrit son texte pour le recueil en plus de réaliser la couverture et la mise en page. Elle utilise une méridienne, avec un dossier incliné à 45 degrés, ainsi qu’un bureau de lit qu’elle a adapté pour y installer son ordinateur portable à la verticale et sa tablette graphique dans l’angle de son bras.

Même si elle vit des moments difficiles, Mme Champagne se dit reconnaissante de pouvoir écrire et faire du graphisme. 

«Ma passion m’a aussi permis de faire de belles rencontres, comme les autrices du recueil avec lesquelles j’ai bien aimé collaborer», renchérit-elle.

Degré de chaleur

Dans le recueil, chaque nouvelle est associée à un chandelier qui possède de une à quatre bougies pour indiquer le degré de chaleur qu’on y retrouve. Certains textes sont plus légers et ne comprennent que des baisers, tandis que d’autres contiennent des scènes explicites pour adultes. La nouvelle de Mme Champagne, La sentence, est associée à une seule bougie. «Il n’y a donc aucune scène érotique, juste une jolie romance contemporaine à la limite du conte moderne, avec le brin d’humour qui caractérise mes récits», décrit-elle.