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VIDÉOS - Leur tête rasée en soutien à leur professeur et sa fille

le mercredi 26 octobre 2022
Modifié à 20 h 35 min le 26 octobre 2022
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Steve Salvail et sa fille Félycia ont été touchés par l’engouement derrière le Défi Chauve-Sourire. (Photo: Le Reflet – Audrey Leduc-Brodeur)

Un moment hors du temps s’est produit à l’école secondaire Saint-François-Xavier à La Prairie, le 25 octobre. Pendant une heure, près de 25 élèves ont fait raser leurs cheveux ou couper leur couette pour soutenir leur technicien en éducation spécialisée dont la fille est atteinte d’un cancer des ganglions. Des torrents de larmes ont coulé; sur les joues des parents, touchés du geste posé par leurs enfants, sur celles des élèves, fiers d’avoir osé, mais surtout, sur celles de Steve Salvail qui n’avait pas vu venir cette vague d’amour pour lui et Félycia.

 

 

Chaque groupe de participants avait choisi une chanson de circonstance pour faire son entrée sur la scène de l’auditorium. Au tour de M. Salvail, les notes de la mélodie Lili de Vincent Vallières se sont mises à résonner. Assis sur la chaise, sa fille derrière lui, le rasoir à la main, le TES n’a pu cacher ses émotions. Les mèches tombaient et les paroles «Qu’y a des coups qu’on voit pas venir, qui nous font douter de l’avenir» défilaient.

Dans le cas de Félycia, ce coup de massue est survenu deux jours avant sa fête, en mai dernier. À l’aube de ses 18 ans, elle a reçu le diagnostic d’un lymphome d’Hodgkin stade 4. Elle n’a pas pu assister à son bal des finissants ni partir en Italie comme prévu. Pendant six mois, ce sont plutôt les traitements de chimiothérapie qui ont meublé son quotidien.

«Dès que nous avons su que la chimiothérapie était nécessaire, je lui ai dit que je pouvais me raser les cheveux si elle le souhaitait pour l’accompagner dans sa perte de cheveux. Mais elle a refusé, car je pense que voir ma tête chauve allait lui rappeler constamment la maladie», a expliqué M. Salvail.  

Puis, Félycia a changé d’avis. Son père en a profité pour jumeler son initiative à une campagne de financement au profit de Leucan et de la Fondation Louis-Philippe-Janvier, qui accompagnent sa famille depuis mai. Il souhaite aussi gâter sa fille pour souligner la fin de ses traitements prévue en novembre.

À l’origine, seul M. Salvail devait se faire raser la tête, raconte le principal intéressé. Mais le mot s’est passé dans l’école. Deux élèves de première secondaire ont manifesté leur intérêt pour l’accompagner dans son défi. D’autres ont suivi. À mesure que le TES recevait les autorisations parentales, son choc grandissait.

«C’est débile. Les gens à l’intérieur de cette école sont absolument incroyables», a-t-il laissé tomber.

 

 

Des élèves mobilisés

Félycia a baptisé l’événement le Défi Chauve-Sourire. Ses participants en sont «les véritables héros», a-t-elle lancé au micro.

Dans la salle, les parents qui avaient pu se déplacer les filmaient, les encourageaient.

«C’est très touchant de voir son enfant prendre l’initiative de participer au défi. C’est lui qui est venu nous en parler, on ne lui a pas tordu un bras! On est fiers de nos enfants et je suis heureux d’avoir pu prendre un moment pour le voir», a confié Patrick Pepin, alors que son fils Zachary sortait de scène.

(Photo: Le Reflet - Audrey Leduc-Brodeur)

Galvanisés par l’énergie de la foule, les deux oncles de Félycia se sont aussi portés volontaires. Jusqu’à la dernière minute, des élèves ont souhaité imiter leurs camarades, inspirés par le spectacle qui était en train de se dérouler.

Puis, celles qui ont parti le bal et mobilisé leurs camarades de classe, Frédérique Poirier et Emmaëlle Massicotte, ont conclu le défi, sous un tonnerre d’applaudissements.

«Les gens qui ont le cancer n’ont pas le choix, eux, de perdre leurs cheveux. Ça nous tentait en plus! Pourquoi ne pas soutenir la cause en même temps», a fait remarquer la première.

Les deux amies ont aussi démarré une campagne de financement pour la cause. À ce jour, elles ont récolté près de 3 000$ qui s’ajouteront aux 8 400$ amassés par M. Salvail.

«Le cancer est une injustice et c’est important de soutenir les personnes qui en sont atteintes.» -Emmaëlle Massicotte