Opinion

Billet d'humeur : contrariété

le mercredi 18 juillet 2018
Modifié à 13 h 53 min le 18 juillet 2018
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Vous arrive-t-il d’être contrarié? Quand j’ai perdu la clé de mon amie (comme je vous l’ai raconté la semaine passée dans ce billet), j’étais en beau maudit. Contre moi-même. Je bouillais. J’étais solidement contrariée. Même si c’était ma faute. On avait prévu aller se baigner. Prendre un verre. Décompresser de notre semaine. Se commander de quoi manger. J’avais mis mon maillot. Sorti mon vélo. Tout était prêt en conséquence. Pouf! En l’espace d’une seconde - parce que je ne trouvais pas la clé pour entrer chez elle -, tout venait de s’effondrer. Je ne sais pas qui a dit ça, mais j’ai entendu quelque part que la vie, c’est ce qui arrive pendant qu’on fait des plans. C’est en plein comme ça que je l’ai vécu. Je l’ai eu dans les dents. Changement de programme à 180 degrés.
«Les choses prennent les couleurs de nos contrariétés.» -Jean-Charles Harvey dans Les demi-civilisés
J’ai ragé sur le coup. Résisté. Parce que monter à Granby par grande chaleur en plein trafic du vendredi soir sur l’autoroute 10 ou aller me baigner; le choix n’était pas difficile à faire. Le hic, c’est que je n’avais pas le choix. Quand j’ai été libérée du poids de la clé perdue, j’ai senti le besoin de m’arrêter deux minutes. Pour m’asseoir. Reprendre mon souffle. Stopper ce sentiment d’urgence. Celui de devoir trouver une solution à tout prix. Appeler un serrurier. La police. Ou je ne sais qui. Parce que j’avais désormais une solution. Je me suis mise à réfléchir. Tout ce que je pouvais choisir à cet instant, c’était dans quel esprit j’allais me rendre en Estrie. En bougonnant pendant toute la route? En faisant subir ma mauvaise humeur à l’autre? J’ai proposé d’y aller seule. Après tout, c’était ma faute. Ma responsabilité. Il n’était pas nécessaire que je gâche sa soirée aussi. J’ai suggéré qu’on prenne la moto. Question de joindre l’utile à l’agréable. Mais il commençait à se faire tard et j’étais un peu fatiguée. On a finalement opté pour manger au resto avant de partir. Et boire une bière, le temps de laisser passer le trafic sur l’autoroute. Quelle excellente idée! En route, on a mis la musique dans le tapis. Pour chanter à tue-tête. Puis, je dois l’avouer, j’ai passé un moment agréable chez la mère de mon amie. Recevante comme pas une. Ma soirée cauchemardesque n’aura été que brève.

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