Opinion

Billet d'humeur : Victime collatérale

le mercredi 08 juillet 2020
Modifié à 13 h 32 min le 08 juillet 2020
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

Ensemble, c’est tout, y croyez-vous? Ma nièce (mon p’tit chat) m’appelle dimanche. Je décroche. «Tu as entendu parler du gros party qu’il y a eu dans une maison à Saint-Chrysostome?» me demande-t-elle aussitôt. Le cœur me fait aussitôt trois tours. Bien sûr que j’en ai entendu parler. La Ville de Mercier est en crise. Trois commerces ont dû fermer leurs portes au cours des derniers jours. Aux prises avec des employés atteints de la COVID-19. La rumeur, persistante, veut qu’ils soient allés à ce fameux party. Ou qu’ils aient côtoyé des gens qui y sont allés. Ça reste à confirmer cependant. J’ose: «Dis-moi pas que tu y étais?». Je pousse un soupir de soulagement quand elle me répond que non. N’empêche qu’elle ajoute qu’elle doit aller se faire tester à son tour. Pourquoi? Parce qu’elle partage un casier avec une collègue de travail. Qui a été testée positive. Dont la meilleure amie est aussi positive. Cette dernière est allée à ce fameux party. Ah! Non… Vous voyez la réaction en chaîne? Comme quoi on est tous dépendants les uns des autres. Jusqu’à un certain point. D’où l’expression que j’emploie souvent ces derniers temps: Ensemble, c’est tout. Peut-on aller jusqu’à parler de l’effet papillon? Cette théorie voulant que le battement d’aile d’un papillon à un endroit précis puisse provoquer une tornade ailleurs? Oui, selon moi. Parce que le monde est petit. Que les gens sont déconfinés. Que les règles de distanciation sociale ne sont pas toujours respectées. Que c’est l’été et que les gens veulent en profiter. Se relâcher. Se relaxer. Vacances ou non.
«Il existe un effet de vague dans tout ce que nous faisons. Ce que tu fais me touche; ce que je fais te touche.» -Anonyme
Le patron a retourné ma nièce du travail. Avec raison. Privée de paye pour le moment. Une claque au visage de son indépendance. Jusqu’à ce qu’elle obtienne son résultat. En espérant qu’il soit négatif. Parce qu’autrement, c’est la quarantaine qui l’attend. Pire scénario. Tout ça parce qu’elle connaît des gens, qui connaissent des gens qui ont contracté le coronavirus. Difficile de voir autre chose qu’un effet boule de neige ici. Parce qu’il est impossible de revenir sur le passé. Ce que je retiens de la théorie du météorologue Edward Lorenz, c’est que si le battement d’ailes d’un papillon peut déclencher une tornade, il peut aussi l’empêcher. En autant qu’on modifie minimalement un paramètre.

Dernières nouvelles