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Étude à long terme sur les odeurs émises par l’usine Stella-Jones à Delson

le samedi 28 octobre 2017
Modifié à 19 h 26 min le 28 octobre 2017
Par David Penven

dpenven@gravitemedia.com

Québec procèdera d’ici la fin octobre et jusqu’en septembre 2018  à l’échantillonnage des odeurs émanant de l’usine de traitement de bois Stella-Jones à Delson. Le but de l’exercice est de mesurer durant un an les concentrations de contaminants pour permettre à la Direction de la santé publique (DSP) d’évaluer les effets à long terme sur la santé des résidents de Delson et de Saint-Constant qui demeurent à proximité. Le maire de Delson, Christian Ouellette, se réjouit de la décision du gouvernement. «C’est la première fois qu’il y aura trois capteurs installés [deux à Delson et un à Saint-Constant] qui prendront quotidiennement des relevés durant une année. Avant, dans les échantillonnages précédents, les données étaient prises de manière aléatoire. En 2014-2015, le ministère de l’Environnement avait pris huit relevés», explique le maire.
«Au-delà de l’odeur qui est agressante, que contient-elle? Est-elle dangereuse pour notre santé ?» - Christian Ouellette, maire de Delson
Les observations des résidents seront aussi prises en compte. À l’initiative de Delson, ils sont invités à noter le moment et l’endroit où les odeurs se manifestent. «Sur le site web de la Ville, nous avons créé une page où les citoyens peuvent indiquer ces données. Ces informations seront envoyées à la Stella-Jones et à la DSP», précise M. Ouellette.   Collaboration de l’entreprise Questionné sur la collaboration de la Stella-Jones dans ce dossier, le maire de Delson indique que la compagnie a pris dans le passé des mesures pour corriger la situation. «Par exemple, en 2003, l’entreprise a installé un oxydateur thermique qui brûle les gaz à la sortie. L’usine avait investi près de 2,9 M$ à ce moment-là afin de contrôler et de réduire les émissions atmosphériques», mentionne Christian Ouellette. Se disant préoccupé par la situation et sensible aux plaintes des citoyens, le maire souhaite voir ce problème réglé une fois pour toutes. Veut-il le départ de l’entreprise de son territoire? «Ça nous prend des compagnies pour le développement de notre ville. Ça créé des emplois. J’ai beaucoup de citoyens qui souhaitent que l’entreprise déménage. Avec le nouveau Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD), la Stella-Jones se retrouve en plein aire TOD (Transit-oriented development) de Delson et de Saint-Constant», déclare le maire. Il rappelle que c’est la Ville qui s’est développée autour de la compagnie qui exerce ses activités à Delson depuis 1925.   Concernant la collecte C’est le ministère du Développement durable, de l’Environnement et la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) qui réalisera la collecte. De son côté, Stella-Jones effectuera un examen à l’été 2018 afin de connaître et quantifier les odeurs provenant notamment des produits traités qui sont entreposés et manipulés sur le terrain, indique le communiqué du Centre intégré de santé et services sociaux de la Montérégie-Centre. Selon les résultats de cette étude qui sera faite en collaboration avec le ministère de l’Environnement, la direction de l’usine s’engage à mettre en place des mesures correctives. De son côté la DSP rappelle que la présence d’odeurs fortes peut entraîner différents symptômes, dont la fatigue, des maux de tête et une perte d’appétit. «Les personnes qui ont des inquiétudes quant à leur santé sont invitées à en discuter avec leur médecin», lit-on dans le communiqué. Le Reflet a communiqué avec l’usine Stella-Jones, mais n’a pas reçu de retour d’appel. [caption id="attachment_34649" align="aligncenter" width="521"] La compagnie Stella-Jones exerce ses activités à Delson depuis 1925.[/caption]   Trois questions au ministère de l’Environnement sur l’usine Stella-Jones Daniel Messier, conseiller en communications et porte-parole régional au ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques répond aux questions du Reflet concernant l’usine Stella-Jones à Delson.   1. En quoi ont consisté les interventions du ministère dans ce dossier ? «À la suite de plaintes, une étude des émissions atmosphériques dans le secteur de l’usine a été effectuée en 1994 et 1996. Cette étude a démontré des concentrations élevées en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans l’air ambiant. Des mesures correctrices ont été apportées par l’entreprise, notamment par l’installation d’un équipement d’épuration [oxydateur en 2003] de l’air. Depuis 2003, un suivi des émissions atmosphériques est effectué par la compagnie – échantillonneur en continu – et les résultats sont transmis au ministère mensuellement. En 2013, à la suite d’une plainte, une inspection a été effectuée, et un avis de non-conformité à l’article 20 de la Loi sur la qualité de l’environnement a été transmis à l’entreprise pour le dégagement d’odeur de naphtalène et de créosote. Une campagne d’échantillonnage de l’air ambiant a par la suite été organisée et débutée en 2014. Les résultats de la campagne d’échantillonnage n’ont pas révélé de dépassements de normes.»   2. Est-ce que ces odeurs peuvent avoir un impact sur la santé des citoyens de Delson et de Saint-Constant ? «Le ministère a effectué, en 2014-2015, des modélisations et campagnes d’échantillonnage de l’air ambiant. La Direction de la santé publique a émis un avis de santé à partir de l’étude du ministère de 2014-2015. Cet avis mentionne notamment que: «la présence de contaminants dans l’air ne soulève pas d’inquiétude en regard d’effets aigus sur la santé de la population environnante» et «ces résultats confirment la présence des odeurs» lesquelles «peuvent causer d’importantes nuisances aux populations vivant à proximité».»   3.  Pourquoi alors une nouvelle prise d’échantillonnage ? «L’échantillonnage effectué en 2014-2015 par le TAGA (laboratoire mobile du ministère) a servi à obtenir un portrait des composants émis par l’usine. La nouvelle campagne d’échantillonnage [2017-2018] permettra d’analyser des paramètres différents, sur une plus longue période, afin de les quantifier et de les comparer aux normes existantes. Le ministère a demandé la collaboration des Villes concernées [Delson et Saint-Constant] pour la localisation des équipements d’échantillonnage. La collaboration des citoyens, via les plaintes logées à leur Ville, a permis d’identifier les secteurs les plus touchés par les odeurs.»   À LIRE SUR LE MÊME SUJET :

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