Sports

Un karatéka obtient sa ceinture noire à 69 ans

le lundi 09 avril 2018
Modifié à 9 h 12 min le 09 avril 2018
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Pour Daniel Trudeau, propriétaire de l’école de karaté Shotokan à La Prairie, Jean-Marie Tremblay est un exemple de détermination. Malgré la maladie et les blessures, le Laprairien n’a jamais cessé la pratique du karaté et a atteint un grand objectif personnel; l’obtention d’une ceinture noire à 69 ans. M. Tremblay a commencé à pratiquer le karaté en 1971, alors qu’il avait 21 ans. Cinq ans plus tard, il décrochait sa ceinture brune à la Maison-à-Tout-le-monde à La Prairie. «Entre 34 et 60 ans, je te dirais que je n’étais pas très assidu au dojo, explique le retraité. Mais je n’ai jamais arrêté. Même si je ne venais pas au centre, je m’entraînais à la maison.» Un cancer des cordes vocales provoqué par la cigarette et des blessures aux deux chevilles l’ont entre autres éloigné de son sport. Selon Daniel Trudeau, rares sont ceux qui trouvent la force de revenir après une si longue période d’absence. «Généralement, les gens abandonnent parce qu’ils n’arrivent pas à reprendre le rythme et à revenir au même niveau, indique l’entraîneur. Jean-Marie, même s’il y avait quelques petites choses à corriger dans sa technique, a conservé une grande force mentale.»
«Durant ses années difficiles, il ne venait plus au dojo pratiquer avec les autres, mais ce que nous ne savions pas, c’est qu’il continuait dans son jardin ou son sous-sol. Il n’a jamais abandonné l’entraînement.» - Daniel Trudeau, à propos de Jean-Marie Tremblay
En grande forme «Je fais du karaté pour me garder en santé, affirme l’homme aux cheveux blancs. Si je marche 2 ou 3 km, j’ai mal aux hanches, mais j’ai fait 2 heures et demie d’entraînement en continu la semaine passée et je me sentais très bien.» Si les arts martiaux sont bons pour son cardio, ceux-ci font également travailler sa mémoire, puisqu’il «faut s’en rappeler des katas!» Celui qui a travaillé toute sa vie en usine dit que le karaté lui donne confiance en lui et l’aide à conserver une saine discipline de vie. Il considère également que les êtres humains ont des responsabilités, dont celle de protéger autrui. «Si je vois deux grands gaillards t’écœurer dans le stationnement, je n’aurai pas peur d’aller les confronter parce que je sais me défendre, explique-t-il. Le karaté, c’est aussi une philosophie et peut-être que j’aurai les mots pour les éloigner.» Vers l’infini et plus loin encore Pour M. Tremblay, la ceinture noire en karaté Shotokan traditionnel lui donne accès à un monde de possibilités. «Je viens de voir deux grandes portes s’ouvrir devant moi, image-t-il. Ça m’émerveille de voir des athlètes de haut niveau et la ceinture noire, c’est un préambule pour arriver à ces katas-là.» Le travailleur qui s’était toujours promis de se remettre plus sérieusement au karaté à sa retraite flotte sur un nuage. «L’an passé, mon médecin m’a dit que j’avais une pression d’adolescent, alors tant que j’ai la santé, je vais continuer! s’exclame M. Tremblay. De toute façon, ça fait partie de ma vie.»