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La Prairie force une citoyenne à démanteler le potager dans son emprise

le lundi 26 août 2019
Modifié à 15 h 49 min le 26 août 2019
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Malgré une pétition signée par plus de 2 200 personnes et un rassemblement de citoyens lors de séances du conseil municipal pour défendre le projet Incroyables comestibles, la Ville de La Prairie a forcé Lise Bissonnette à démanteler son potager collectif aménagé en bordure de rue. Chose qu’elle a effectuée malgré elle, le 23 août. Mme Bissonnette a reçu la visite d’une représentante de la Municipalité, le 22 août. Celle-ci lui a demandé de déraciner ses radis, bettes à carde, tomates, fines herbes et autres plants pour remettre de la pelouse sur l’emprise situé au coin des rues Gouin et Longtin. La citoyenne a laissé savoir au Journal que si elle n’abdiquait pas, elle risquait de recevoir une amende pouvant lui coûter «dans les 4 chiffres». «Ironiquement, la Ville de La Prairie dit encourager les initiatives de ses citoyens. Nos élus sont complètement fermés à ce sujet», déplore Mme Bissonnette. Elle ajoute que les villes du Québec doivent s'ouvrir à l'agriculture urbaine sous toute ses formes. «Plusieurs villes s'y conforment, mais pas La Prairie», affirme-t-elle. Environ cinq personnes ont aidé Mme Bissonnette à défaire le jardin, dont Isabelle Rodrigue. «Je trouve ça très dommage d’avoir détruit tous ses plants qui étaient près d’être à pleine maturité», dit-elle. À son avis, le projet était un travail d’équipe qui permettait entre autres de socialiser avec le voisinage «proche ou loin dans communauté». Encore de l’espoir En mai, le maire de La Prairie, Donat Serres, se disait sensible à la demande de Mme Bissonette, mais défendait, en mai, que la Ville devait faire respecter la règlementation. «Vous, vous le faites bien [votre potager], ce n’est pas vous le problème. Un autre [citoyen] peut se servir de l’emprise de la Ville et le faire différemment, et là, on va perdre le contrôle», avait-il fait valoir. Néanmoins, la Laprairienne ne perd pas espoir. «Je vois le démantèlement comme une étape dans le processus de changement du règlement de zonage. On va y arriver», croit-elle. Le Reflet a contacté la Ville afin de savoir si des projets similaires à celui initié par Mme Bissonnette pourraient être possibles avec un encadrement municipal dans le futur. Il est en attente d’une réponse. À LIRE SUR LE MÊME SUJET: Un potager à partager à La Prairie La Prairie demande à une citoyenne d’enlever son potager de l’emprise municipale Des plates-bandes comestibles