Le Forrest Gump du coin

Rien ne semble pouvoir arrêter Alain Roy. Le Constantin a couru 13 400 km en course à pied en 1000 jours. Depuis le 11 novembre 2012 qu’il parcourt 10 km tous les jours. À cela, s’ajoute les extras comme les marathons.

Que ce soit dans les rues de son quartier ou chez lui sur son tapis roulant lorsque l’hiver est trop rigoureux, Alain Roy est à l’image de Forrest Gump.      

«Il y a trois ans, j’ai voulu perdre du poids. Je pesais 198 lb [il pèse maintenant 180 lb]. J’ai décidé de commencer mon jogging durant l’été. Ça ne fonctionnait pas vraiment, mais j’ai poursuivi. Un matin de novembre, le Jour du Souvenir, j’ai décidé de me lancer un défi. Je me suis levé en me disant: "Tiens, je vais essayer de faire 10 km par jour le plus longtemps que possible"», relate le sportif qui a atteint le chiffre magique de 1000 jours d’affilé le 7 août.

Au début, Alain Roy pensait que cela allait durer moins de deux semaines, mais c’était sans compter les réseaux sociaux.

«Quelqu’un avait lancé sur le web le défi de courir 10 km par jour durant tout le mois de décembre. Mes amis me taguaient pour m’inciter à le relever. On était le 20 novembre. J’ai décidé de poursuivre», relate le père de famille de 42 ans.

Un marathon avec ça?

Comme si ce n’était pas suffisant, Alain Roy a décidé dix mois après avoir commencé à courir quotidiennement de s’inscrire à son premier marathon, soit celui de Montréal. Depuis, il en a fait deux autres!

«Quand je participe à un marathon, je sais que le lendemain je vais courir un 10 km, alors je me garde des forces. Il ne faut pas que je finisse ma course avec un sprint et que je me blesse», indique-t-il.

Et dimanche, il était sur la ligne de départ du marathon de Montréal qu’il a complété en 3h56m52s.

En courant quotidiennement sans s’accorder un jour ou deux de repos comme la plupart des adeptes de la course à pied le font, Alain Roy est à contre-courant.

«C’est en prenant des pauses avant de commencer mes "10 km" que je me blessais le plus. Étant bien reposé, je voulais aller plus vite», explique celui qui a travaillé durant une dizaine d’années à titre d’entraîneur dans des centres de conditionnement physique.

Et comme si cela n’était pas suffisant, l’athlète s’impose des gageures.

«Sans prendre part à des compétitions, je me suis lancé le défi de courir quatre demi-marathons à l’intérieur de 2h, et ce, en quatre jours de suite», souligne-t-il.  

De 47 min à 1 h

Alain Roy met 1h à réaliser son 10 km lorsqu’il décide de jogger lentement.

«Un jogging léger pour moi équivaut à une marche rapide pour l’autre. Si je décide de faire une course, je peux l’accomplir en 47-48 minutes», précise le Constantin qui effectue son parcours sans marcher.

Lorsqu’il s’adonne à son activité – dont il ne peut se passer –,  il n’amène pas d’écouteurs, de téléphone intelligent ni de montre pour calculer son trajet.

«Je transpire beaucoup, alors pas question de m’encombrer de gadgets. Même une casquette va m’achaler!», lance-t-il.  

Alain Roy insiste sur le plaisir de courir.

«Quand les gens me demandent si c’est bon pour eux de courir 10 km par jour, je leur demande pour quelle raison ils voudraient le faire. On ne s’adonne pas à la course pour le côté fashion ou encore à la recherche d’une reconnaissance des autres. Il faut le faire pour soi», conclut-il.

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