Sports

Le sport change la vie d’un autiste

le jeudi 31 août 2017
Modifié à 0 h 00 min le 31 août 2017
Par Joëlle Bergeron

joelle_bergeron@gravitemedia.com

Pour Zachary Laurin, chaque foulard arraché au football et chaque passe bien exécutée au hockey est une réussite tangible. À écouter Nancy Dalphond, le sport sauve littéralement la vie de son fils de 8 ans.

Le petit Sainte-Catherinois est autiste (asperger) avec TDAH et impulsivité. Rien de détectable à première vue. Aux dires de ses parents, ceux qui ne connaissent pas sa condition peuvent même penser qu’il est mal élevé. Or, il n’en est rien.

«Zachary a des problèmes d’habiletés sociales parce qu’il n’a pas les mêmes codes que les autres et qu’il ne les détecte pas de la même façon, explique son père, Steve Laurin. Ce qui fait que son comportement parait parfois déplacé.»

Pour Nancy Dalphond et son conjoint, il est primordial que Zachary fasse du sport. Parce que c’est une passion, mais aussi parce que cela lui fait du bien.

Sur le terrain et sur la glace, il dépense de l’énergie et ne se fait pas juger.

«Quand mon fils se fait pointer du doigt, c’est rarement positif, dit sa mère avec émotion. Dans le sport, il est super valorisé et il est fier de ça. Je pense sincèrement que ça change sa vie.»

Passion football

Zachary Laurin est un féru d’échecs. Pour lui, la partie de football est un jeu d’échecs géant. Secondeur de ligne au niveau atome, le jeune garçon a obtenu le prix du défenseur de l’année la saison dernière.  

Très routinier, il doit toujours être préparé à tous les scénarios possibles. S’il pleut et qu’un match est annulé, l’humeur du jeune garçon peut vite s’obscurcir.

«Au football, les systèmes de jeux sont assez rigides et il n’y a pas 56 façons de les exécuter, indique le vice-président de l’Association des Diablos, Daniel Carlisle. Chacun à un objectif très précis et simple à réaliser. Je pense que c’est pour ça que Zach a de la facilité.»

Au quotidien, le Sainte-Catherinois n’accepte pas d’être touché. Lors des matchs, il comprend cependant que cela fasse partie du jeu et s’assouplit. Chose que ses parents voient d’un bon œil.

Sensibilisation

Ses parents ne cachent pas qu’en début de saison, ils s’assurent de mettre tout le monde au parfum de la condition de leur fils. Zachary peut être impulsif et c’est pourquoi ils choisissent des sports où les joueurs sont protégés par de l’équipement.

L’absence de ligues spécialisées fait que les Laurin-Dalphond n’ont pas le choix d’inscrire leur garçon dans des ligues régulières. Or, ils sont d’avis que cela fait grandir leur fils. C’est aussi positif que les autres enfants soient en contact avec la différence, pensent-ils.