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L'entailleur d'érables urbain

le jeudi 19 avril 2018
Modifié à 11 h 10 min le 19 avril 2018
Par Hélène Gingras

helene_gingras@gravitemedia.com

Acériculteur à ses heures, Roger Gagnon craque devant les érables en rêvant à l’eau qu’ils pouvent produire. De fil en aiguille, il a ainsi convaincu des membres de sa famille, des voisins et des amis de Delson et Saint-Constant d’installer chez eux près d’une soixantaine de chaudières. Le Reflet l’a retracé d’une drôle de façon. Le photographe du journal, Érick Rivest, a pris des photos d’érables entaillés chez l’assureur ACMA conseil à Saint-Constant. Il s’agit du bâtiment autrefois occupé par le bureau de poste, voisin de la mairie. Lorsque l’auteure de ses lignes est entrée en communication avec l’assureur Martin Audet pour lui demander si ses cinq érables coulaient, il a expliqué qu’il l’ignorait. «C’est un citoyen de Saint-Constant qui est venu me demander la permission de les entailler», a-t-il expliqué en fournissant le numéro de téléphone de M. Gagnon. «J’en ai aussi entaillé sur la 5e avenue, sur la rue Perras à Saint-Constant. À Delson aussi…», s’est mis à énumérer l’acériculteur artisanal urbain. Les érables de ses voisins, ses beaux-parents, ses fils, son beau-frère n’ont pas échappé à son opération d’entaillage. Au total, il s’est approprié 237 érables, en majorité munis d’une chaudière, dont les 177 que se trouvent sur la terre à bois d’un de ses amis à Sainte-Martine. «C’est de famille, j’ai ça dans le sang, dit-il. Mon grand-père, du côté de ma mère, avait une érablière à Granby et j’ai pogné la piqûre!» L’aventure de cette année est d’ailleurs un retour aux sources pour le résident de Saint-Constant, qui est aidé de ses fils Sébastien et Alexandre. «Je l’ai déjà fait dans le passé à plus grosse échelle», affirme M. Gagnon. [caption id="attachment_40235" align="alignleft" width="521"] L'eau d'érable de Roger Gagnon une fois embouteillée en sirop.[/caption]
«Tous ceux qui y goûtent disent qu’il est bon.» - Roger Gagnon
Et il n’est pas dit qu’il n’y reviendra pas dans le futur, puisqu’il jongle avec l’idée d’acheter une érablière d’ici quelques années. Un travail de moine Pratiquement chaque jour depuis le début du mois de mars, M. Gagnon récolte l’eau d’érable, chaudière après chaudière. Il fait relâche seulement quand celle-ci est gelée. Il considère que la récolte est bonne. «Je ne fournis pas!» lance-t-il. Pour transformer l’eau en sirop, il la fait bouillir une demi-journée dans un évaporateur qu’il a acheté et fait aménager dans sa cour, puis la fait chauffer doucement pendant quatre heures. Il embouteille ensuite le sirop d’érable et le donne ou vend directement à des membres de sa famille, des amis et des connaissances. «Je m’amuse!» dit l’expert en paysagement qui aura moins de temps libre sous peu.   En chiffres 237 Nombre d’érables entaillés par Roger Gagnon et ses fils.   20-25 Nombre de gallons de sirop d’érable produits par M. Gagnon.   45 gallons d’eau Quantité d’eau d’érable nécessaire pour faire un gallon de sirop.   16 heures Le temps nécessaire pour transformer 200 litres d’eau d’érable en sirop d’érable. [caption id="attachment_40234" align="alignright" width="521"] L’évaporateur de M. Gagnon se trouve dans sa cour.[/caption]