Société

Une pochette qui facilite la vie des personnes diabétiques

le mardi 20 mars 2018
Modifié à 11 h 10 min le 20 mars 2018
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Atteinte de diabète de type 1 depuis 10 ans, Annie Gaumond ne compte plus les fois où elle a oublié à la maison un de ses instruments nécessaires aux injections d’insuline, alors qu’elle était à l’extérieur. Consciente des défis quotidiens auxquels font face les personnes diabétiques, la résidente de Sainte-Catherine et son conjoint Justin Nadeau ont lancé les accessoires de transport Raphaël. Alors qu’elle apprenait à vivre avec sa condition, Mme Gaumond a constaté qu’il existait peu de sacs adaptés au transport des outils. «Chaque produit a sa pochette individuelle et je glissais chacune d’entre elles dans de gros fourre-tout très lourds. Ç’a m’a causé des maux de dos plus tard. J’avais besoin de quelque chose de plus organisé», mentionne la femme de 40 ans. Cette dernière, accompagnée de son conjoint passionné d’entrepreneuriat, a ainsi travaillé sur la conception d’une pochette qui remplacerait le sac à main. L’accessoire permet de transporter à la fois ses instruments pour les injections et ses effets personnels, comme un portefeuille ou un cellulaire. Le couple a apposé le nom de leur fils à leur nouveau bébé. «L’idée de départ était de simplifier la gestion des contraintes au quotidien, explique M. Nadeau. Il faut s’assurer d’avoir toujours tout sous la main et de pouvoir faire ses injections facilement partout: en auto, au travail, etc. Avec la pochette, c’est possible de faire un survol rapide avant de partir, puisque chaque outil a sa place. D’un coup d’œil, on voit s’il manque quelque chose.» Mme Gaumond a expérimenté à plusieurs reprises ces moments de panique où elle se rendait compte qu’elle n’avait pas tous les instruments nécessaires. «Ç’a m’est souvent arrivé au restaurant, par exemple, raconte la femme de 40 ans. Mon chum retournait à la maison et allait me chercher les outils manquants.» Lorsqu’une personne diabétique connaît un épisode d’hypoglycémie, lié à un faible taux de sucre, elle doit composer avec plusieurs symptômes, dont le tremblement des mains, explique la Sainte-Catherinoise. «Désormais, j’ouvre ma pochette, je la laisse à côté de moi avec tous les outils fixés. C’est plus simple ainsi», dit-elle. Le produit peut être autant utilisé par des femmes que par des hommes, souligne M. Nadeau. «Les poches des pantalons des hommes ne sont pas toujours assez grandes pour tout amener», fait-il remarquer. Marque esthétique Maquilleuse professionnelle à son compte, Mme Gaumond cherchait à laisser une empreinte esthétique au produit. «Ce qui se vend dans le domaine médical porte souvent une marque médicale très visible comme une croix rouge, par exemple. C’était notre but d’avoir un produit plus stylisé, qui ne te rappelle pas constamment la maladie», affirme-t-elle. Cette incursion dans le monde de l’esthétisme et de la mode s’est d’ailleurs avérée la plus grande difficulté lors du démarrage de l’entreprise. «Ç’a été une grosse année de recherche, afin d’apprendre comment fabriquer des prototypes, percer le monde de la couture et trouver des contacts, relate M. Nadeau. On avait mis sur pied un plan, mais on n’avait pas les habiletés pour faire de la couture. On avait besoin de quelqu’un qui pouvait prendre ce plan et créer le produit.» Les deux entrepreneurs en sont maintenant à la création d’accessoires de transport adaptés à d’autres contraintes médicales, notamment pour les personnes asthmatiques ou allergiques. «Il n’y a pas une minute où je ne me demande pas si mon taux de sucre est correct, si j’ai assez mangé ou si je suis en état d’hypoglycémie. J’ai décidé de mettre mes énergies sur un projet positif et de laisser de côté le négatif.» -Annie Gaumond, diabétique et créatrice des Accessoires Raphaël [caption id="attachment_39118" align="alignnone" width="521"] La pochette possède deux sections, soit une pour les instruments et une autre pour les effets personnels.[/caption]